A l’occasion du 28e congrès de l’Association des barreaux du Maroc qui a pris fin samedi à Saïdia, les avocats ont réclamé « une Constitution démocratique ».
Les avocats marocains en mal de Constitution. A l’issue du 28e congrès de l’Association des barreaux du Maroc samedi à Saïdia, les quelque 1300 avocats présents au rassemblement ont exigé l’élaboration d’un nouveau projet de loi réglementant leur profession. Ils réclament ainsi « une Constitution démocratique » et la mise en place d’une « Assemblée constituante élue » afin de répondre « aux revendications légitimes du peuple marocain ». En présence du ministre de la Justice, Mustapha Ramid, les avocats ont exprimé leur souhait d’observer « une séparation réelle des pouvoirs », rapporte Aufaitmaroc.com.
Ils ont souligné la nécessité de réglementer la profession de la défense et la représentation des parties devant les tribunaux. En revanche, l’Association des barreaux du Maroc a appelé à « l’annulation de la catégorisation dans la représentation des conseils professionnels, à la réforme des statuts et du règlement intérieur » de l’Association. Mais aussi à l’annulation du décret ministériel relatif à l’assistance judiciaire. Par cette action, les avocats entendent vouloir protéger leur dignité et « l’indépendance » de la profession.
Quelques avocats ont joué les trouble-fête. Il s’agit de partisans au Parti islamiste Justice et Développement (PJD), au pouvoir au Maroc, surpris en train de distribuer des tracts signés par le ministre de la Justice, en réponse à un communiqué de l’Association des barreaux du Maroc. Le bureau de l’association et des avocats se sont indignés par de tels comportements et ont appelé les avocats à prendre du recul vis-à-vis de la vie politique.
La France au secours du Maroc
Au lendemain du congrès de l’Association des barreaux du Maroc, Christiane Taubira, garde des sceaux française, a proposé au Maroc l’expertise de la France pour l’accompagner dans le processus de « la grande réforme » de son système judiciaire. « Le Maroc engage une grande réforme de son système judiciaire en 2013. La France a proposé son expertise pour accompagner la mise en œuvre de cette réforme et répondra aux sollicitations du Maroc en matière d’assistance et de formation des personnels judiciaires », a assuré la ministre française de la Justice, dans un communiqué rendu public à l’issue de son entretien dimanche à Fès avec son homologue marocain, Mustapha Ramid.
« Des formations sur les guichets uniques de greffe commenceront à Paris en juillet prochain », dans le cadre de l’accord de coopération juridique signé entre les deux pays en décembre 2012, écrit MAP.
Les deux homologues ont réaffirmé « la force du partenariat privilégié » entre les deux pays dans le domaine juridique et judiciaire.