Le ministre des Affaires Etrangères et de la coopération, Taib Fassi Fihri, a mis en perspective, lundi soir à Paris, les réformes engagées par Mohammed VI. Il était l’invité de l’Institut Français des Relations Internationales.
M. Fassi Fihri était, lundi, l’invité de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI) afin d’expliquer à un auditoire composé de quelque deux cents participants, dont d’anciens ministres, de chercheurs spécialisés en relations internationales, en stratégie, d’experts du monde arabe et de doctorants en sciences politiques, comment le Maroc envisage d’orienter le royaume vers un profond changement de sa Constitution.
Le ministre des affaires étrangères marocain a précisé, lors de cette conférence-débat, qu’il s’agirait d’une révision « profonde et audacieuse » permettant de lutter contre la corruption, de consolider l’indépendance de la justice, de reconnaître la part de l’identité nationale qu’est l’amazighité ou encore de renforcer les pouvoirs du Premier Ministre, lit-on sur le site du ministère de l’intérieur marocain. « C’est une étape nouvelle pour un Maroc nouveau avec une citoyenneté pleine », a relevé M. Fassi Fihri durant la conférence à l’IFRI.
Ouverture des concertations
Le royaume accélère donc le processus de révision de la Constitution. Les concertations avec les partis politiques au sujet de la réforme constitutionnelle annoncée le 9 mars par le roi Mohammed VI ont commencé le 29 mars et se poursuivent jusqu’au 7 avril. Ce lundi, à Rabat, la Commission consultative de révision de la Constitution, mise en place par le roi Mohammed VI et dirigé par Abdelatif Mennouni, président de l’association marocaine de droit constitutionnel, a invité des organisations partisanes et syndicales pour présenter leurs visions et conceptions concernant la révision de la Constitution.
Dans ce contexte, la commission s’est réunie à Rabat avec le parti de l’Istiqlal et le mouvement Populaire. Le Premier Ministre et Secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Abbas El Fassi, a déclaré au journal de 13h de la radio nationale, que son parti propose des réformes sur les sept axes évoqués par le souverain lors de son dernier discours. Quant à Mohan Laenser, le secrétaire général du parti du mouvement Populaire, il a exposé, dans une déclaration similaire, son point de vue en ce qui concerne l’identité nationale et la place de la langue amazighe dans la constitution, les libertés publiques et notamment la nouvelle génération de libertés inaugurées par le Maroc ces dernières décennies.
Réforme.ma : pour un débat sur la réforme de la Constitution
Certains Marocains ont pris au mot les déclarations du souverain appelant à la participation de la société civile, et tout particulièrement celle de la jeunesse, à contribuer activement aux changements, et ils n’ont pas attendu le 28 mars pour contribuer au projet de réforme de la Constitution…
Réforme.ma est un site Internet crée par deux ingénieurs informaticiens marocains qui ont pris la décision de sensibiliser les Marocains à la Constitution, d’ouvrir et de promouvoir le débat sur les dispositions de la Constitution à travers un forum social. Ainsi les Marocains peuvent exposer leurs idées et apporter des propositions sur les réformes constitutionnelles. Dans un premier temps le site Internet présente toute la Constitution marocaine et dans un second temps il propose aux internautes de rédiger leurs propositions.
C’est sans aucun doute une réforme attendue avec impatience par les Marocains. Mohammed VI confirme ainsi sa volonté de changer le Maroc et de lui apporter un renouveau tant sur le plan démocratique que social. Mais les propositions du peuple, et notamment celles présentes sur le site Internet Réforme.ma, bien qu’il ne soit pas officiel, seront-elles prises en compte ?