Un militant politique saoudien, du nom d’Usama Al-Hasani, a été interpellé début février à son arrivée au Maroc suite à un mandat d’arrêt international émis par les autorités saoudiennes. Plusieurs académiciens et journalistes arabes ont fait appel au roi Mohammed VI afin que le souverain refuse son extradition, pour ne pas subir le même sort que Jamal Khashoggi.
Dans une lettre ouverte publiée sur le compte Twitter des « Prisonners of Conscience », le souverain marocain, le roi Mohammed VI, a été sollicité en vue d’intervenir d’urgence et éviter au militant saoudien un sort semblable à celui du journaliste Jamal Khashoggi, mort assassiné le 2 octobre 2018 au consulat d’Arabie Saoudite, à Istanbul, en Turquie.
Théologien et prédicateur islamique, Usama Al-Hasani, loin d’être impliqué dans une affaire judiciaire, serait sous le coup d’une procédure purement politique. « La vie d’Usama Al-Hasani sera en réel danger, s’il est extradé et livré aux autorités saoudiennes. À l’image des autres détenus politiques, le militant sera déporté dans un no man’s land et porté disparu à jamais, sinon assassiné, comme ce fût le cas avec Jamal Kashogji », peut-on lire dans le message.
Ancien enseignant à l’Université du roi Abdelaziz, à Djeddah, installé depuis plusieurs années en Grande-Bretagne, Usama Al-Hasani, qui est également titulaire de la nationalité australienne, n’a jamais intégré de mouvement protestant anti-régime, précise la même source. Personnage intègre et très charismatique, le prédicateur jouit d’une bonne réputation.
Malgré qu’il dispose d’un passeport australien, Usama Al-Hasani n’avait pas réussi à franchir la frontière marocaine. Placé en détention provisoire, l’homme devra comparaître le mercredi 3 mars prochain, avant d’être extradé vers l’Arabie Saoudite. L’intervention de l’ambassade d’Australie ne lui aura été d’aucun secours, du moins pour le moment.