Le rappeur Mouad Belghouat, dit Lhaqed (le rancunier, ndlr), a été empêché par les autorités marocaines de présenter ce jeudi son nouvel album à la presse.
Le volume du nouvel album de Mouad Belghouat a été coupé par les autorités marocaines. Le rappeur appelé « Lhaqed » a été empêché ce jeudi de parler de son dernier album Waloo (rien, ndlr) dans une librairie de Casablanca, la capitale économique du Maroc.
L’un des organisateurs de la rencontre, Abdou Berrada, a indiqué que « les forces de l’ordre ont contraint un employé de la librairie à fermer et à quitter immédiatement les lieux ». « Il y avait un important déploiement des forces de l’ordre qui ont ensuite obligé les gens (présents devant la boutique) à partir », a-t-il complété
Le rappeur n’a pas caché sa déception suite à cet incident. « C’est un album qui m’a pris beaucoup de temps et m’a demandé beaucoup de travail. En interdisant cette présentation, les autorités empêchent les artistes engagés de s’exprimer », a dénoncé Mouad, joint au téléphone par Metro News.
De leur côté, les autorités locales ont indiqué avoir exigé une autorisation pour la tenue d’une telle manifestation.
Le rappeur qui dérange le Palais
Le 27 juillet 2012, Mouad Belghouat est condamné à un an de prison et 1000 dirhams (90 euros) en appel pour la diffusion d’une vidéo, « Les chiens de l’Etat », sur You Tube dans laquelle il est accusé d’outrage à la police. Mouad reconnaît avoir chanté cette chanson mais a toujours nié être à l’origine du montage photos mettant en relief un policier avec une tête d’âne et d’autres agents très violents avec des manifestants.
Le 9 septembre 2011 déjà, il est interpellé suite à une rixe avec un militant royaliste. Il est accusé d’avoir agressé le jeune royaliste, alors que de nombreux témoins affirment le contraire. Pour Lhaqed et ses supporters, toutes ces actions menées contre le rappeur visent à la déstabiliser. Mieux encore, le faire taire à tout jamais. Car Mouad Belghouat, très écouté par la jeunesse marocaine, dénonce les nombreuses injustices sociales dans son pays. Le jeune rappeur s’était d’ailleurs rallié au Mouvement du 20 février.
La liberté d’expression est mise à mal au royaume. Trois lignes rouges ne doivent jamais être dépassées, au risque de se retrouver derrière les barreaux : le roi, l’islam et l’unité territoriale.