Mouad Belghouat, célèbre rappeur membre du Mouvement du 20 février, a entamé ce lundi une grève de la faim de 48 heures en signe de protestation contre ses conditions de détention.
Connu pour ses chansons critiques à l’égard de la monarchie marocaine, Mouad Belghouat, alias L7a9ed ou Lhaqed (le rancunier, ndlr), du Mouvement du 20 février observe depuis ce lundi une grève de la faim de 48 heures afin de dénoncer ses conditions de détention. Mouad a été arrêté le 28 mars par trois policiers en civil et condamné à un an de prison ferme et 1 000 dirhams (90 euros) d’amendes pour « outrage à un officier public dans le cadre de ses fonctions et à un corps constitué ». En cause, une vidéo postée sur Youtube dans laquelle figure des photos de policiers sur fond d’une chanson de Lhaqed dénonçant la corruption au sein de la police. Durant son procès, le jeune rappeur avait reconnu être à l’origine de la chanson mais pas du montage-photos qui provient, selon lui, d’un internaute anonyme. Son avocat, Larbi Chentoufi, avait alors déclaré qu’il s’agissait « d’un procès politique. Lhaqed est devant les juges pour ses opinions ».
Le rappeur a cessé de s’alimenter après avoir appris que l’examen de son appel qui devait débuter lundi à Casablanca a été reporté pour la troisième fois consécutive et fixé au 23 juillet. « Cette grève de la faim est une protestation contre les conditions de détention de Mouad à la prison Oukacha de Casablanca, qui sont pour le moins scandaleuses », a déclaré à l’AFP Maria Karim, une amie de Mouad Belghouat.
La suite d’un cauchemar
Lhaqed n’en est pas à sa première condamnation. Le 9 septembre 2011, le jeune rappeur marocain est arrêté au cours d’une prétendue rixe en bas de chez lui, dans le quartier de Hay Al Wifak à Casablanca. Il est accusé d’avoir « agressé » et « frappé » un membre de l’alliance des jeunes royalistes, Mohamed Dali. Une accusation démentie par Mouad et son entourage. D’après eux, la raison de son arrestation est liée à son franc-parler dans ses textes de rap. Il critique ouvertement le régime monarchique. Par exemple, dans une chanson intitulée Le révolté, Mouad affirme que les Marocains ne sont « pas des sujets » et qu’ils ne veulent pas « d’un roi sacré et d’un gouvernement qui vole ». Il préfère « vive le peuple » à « vive le roi », et a même relevé que dans la Constitution marocaine « le roi est mentionné soixante et une fois et le peuple qu’une seule fois ».
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