La ville de Casablanca célèbre le centenaire de son port. Plusieurs manifestations culturelles et éducatives sont au programme des festivités.
Le Maroc célèbre en grande pompe les cents ans du port de Casablanca. Un rendez-vous historique placé sous le symbole d’ « Une histoire d’avenir ». Du 2 avril au 22 juin, des expositions, conférences, visites des installations portuaires, mais aussi des activités culturelles et artistiques seront organisés à l’occasion de ce grand anniversaire. Des stands dédiés aux métiers portuaires ainsi que des expositions itinérantes seront animés par des professionnels dans les écoles, universités et principaux aéroports et gares ferroviaires du Maroc.
Une exposition de peinture sur le « port de Casablanca vu par les artistes peintres » sera organisée pour rendre un hommage aux personnels du port et à tous ces hommes et ces femmes qui contribuent au développement du port de Casablanca. Il existe au Maroc 38 ports qui traitent annuellement un volume d’environ 93 millions de tonnes (MT) dont 92 MT de marchandises et 1 MT de poissons. A lui seul, le port de Casablanca contribue à plus de 35% des activités. Autant dire qu’il est l’un des principaux poumons de l’économie nationale.
Le port de Casablanca, construit entre 1913 et 1917, a très tôt joué un rôle important dans les échanges extérieurs du pays. Il a surtout contribué au développement économique de la ville blanche. La célébration du centenaire du port de Casablanca est également l’occasion de se plonger ou se replonger dans l’histoire.
Un rôle générateur
Tout au long du développement de la capitale économique du Maroc, le port a joué un rôle indispensable. Avant d’être pris en 1188 par les Almohades, la petite ville d’Anfa (ancien nom de Casablanca aujourd’hui devenu un arrondissement), était occupée par des pêcheurs berbères depuis l’Antique. A l’époque déjà, la localité au large de l’Atlantique servait d’escale aux navires phéniciens en route vers les îles Pupuraires au large d’Essaouira. Au Moyen Âge, Anfa fait partie du royaume berbère de Berghouata, du nom d’une secte hétérodoxe qui dominait toute la région de la Chaouia. Le port de Casablanca entre tristement dans l’histoire au XVè siècle. L’invasion des Portugais en 1469 entraîne l’incendie et la destruction du port d’Anfa. Au total, 50 vaisseaux et 10 000 hommes sous les ordres de Ferdinand débarquent sur les côtes d’Anfa où les habitants n’étaient pas équipés pour se défendre d’une telle invasion. Les textes d’histoire racontent que cette invasion est une réponse aux actes de piraterie commis par les habitants d’Anfa dans la presqu’île de Cadix et sur toute la côte du Portugal. Anfa subit une autre attaque en 1515 et 60 ans plus tard, les Portugais décident de s’y installer. La ville est reconstruite, fortifiée. Anfa devient alors Casa Blanca. Attaqués par les tribus voisines et touchés par le terrible tremblement de terre de 1755, les Portugais mettent les voiles. La ville est à nouveau reconstruite et fortifiée sous le règne de Mohammed Ben Abdallah (1757-1790) et prend le nom de Dar el Beida (la maison blanche, ndlr) traduit ensuite en Casablanca par les Espagnols. L’ascension économique de la ville prend un tournant important au XVIIIe siècle. Casablanca devient un important pôle économique et en 1862 un service régulier est assuré entre Marseille et le Maroc. |
Objectifs 2030
Cent ans plus tard le port n’a pas pris une ride. Pour les autorités marocaines, il était primordial de célébrer son centenaire. Ces festivités ont pour objectifs de faire connaître aux Marocains leur patrimoine et leur histoire maritime et portuaire, selon Mohamed Jamal Benjelloun, président de l’association pour la promotion du port de Casablanca (APPC). « Nous voulons, en revenant sur ces 100 dernières années, avoir un regard sur l’avenir, nous projeter dans le futur, pour déterminer quelle infrastructure, quel développement nous souhaitons pour le port et la ville », a affirmé Mohamed Jamal Benjelloun, lors du point de presse en marge de l’inauguration du centenaire du port.
Le lancement d’un important chantier dans le domaine de l’économie maritime coïncide avec le centenaire du port. « Pour le développement du secteur portuaire nous avons défini une stratégie pour 2030. Elle prend son appui sur les différentes stratégies sectorielles que le Maroc est en train de développer », a indiqué le président de l’APPC. Le port de Casablanca devrait subir un « remodelage » pour « améliorer » sa compétitivité.
Mohamed Jamal Benjellouna a indiqué que la connectivité était en cours de développement, « afin de permettre au port de Casablanca d’être connecté aux ports secs, via la réalisation d’une voix maritime qui est en cours de construction et aussi via une liaison ferroviaire. Il a par ailleurs ajouté qu’une « zone de stationnement pour les camions dans la zone de Zenata, qui permettra d’alléger le territoire environnant du port mais aussi de faciliter toute les procédures administratives », sera construite. « Les camions ne viendront que pour charger et repartir. »