Le roi du Maroc, Mohammed VI, a pris une option à l’encontre de la volonté des autorités françaises, exposant ses concitoyens à des sanctions de la part de l’Hexagone. De quoi s’agit-il au juste ?
Alors que le France est sous une permanente menace terroriste avec une situation qui semble s’aggraver, le Maroc, sous les instructions du roi Mohammed VI, serait réticent, comme beaucoup d’autres pays d’ailleurs, d’accueillir ses ressortissants clandestins ou radicalisés, qui l’Hexagone compte expulser, en vue de réduire les risques d’attaques sur son sol. Et selon Bladi, les autorités françaises se préparent à réduire le nombre de visas délivrés aux ressortissants marocains.
« Nous avons des leviers pour le faire, par exemple des visas (…) en ciblant les dirigeants politiques, les dirigeants économiques. Oui, c’est l’un des leviers que le président de la République, que le ministre de l’Intérieur envisage », a fait savoir Clément Beaune, secrétaire d’État français aux Affaires européennes, lors d’une émission sur Europe1, insistant, le journal, que cette mesure coercitive vise à faire pression sur les dirigeants des pays ciblés.
Bladi, rappelant que cette question de l’expulsion des fichés S s’est posée au lendemain des premières attaques terroristes de 2015, a refait surface lors des attentats terroristes enregistrés le mois dernier dans plusieurs villes françaises. L’assassinat du professeur Samuel Paty, dans les Yvelines, suit de l’attaque de l’église de Nice ayant coûté la vie à trois personnes, a accéléré le processus d’expulsion des 231 ressortissants marocains en situation irrégulière en France.
Lors de sa visite au Maroc, le 14 octobre dernier, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait échangé avec son homologue marocain, Nasser Bourita sur la question de lutte contre le terrorisme, tout en abordant une question au cœur de la rencontre : l’expulsion des ressortissants marocains vivant en France et suivis pour radicalisation.
« Un certain nombre de pays du Maghreb et de la Russie ne comptent pas récupérer leurs ressortissants et ne délivrent pas les documents de voyage nécessaires… On ne peut plus l’accepter, on agit massivement et brutalement dans le cadre de la loi », a, selon l’Opinion, déploré un proche de Gérald Darmanin.
Si la coopération pour le retour au Maroc des personnes arrivées clandestinement en France, ne pose pas grand problème, le souci se trouve au niveau des personnes jugées dangereuses, pour lesquelles le royaume exige une stricte coordination avec les services de sécurité du royaume. « Quant aux binationaux, ils sont considérés comme Français en France et Marocains au Maroc en vertu de la convention judiciaire signée », une autre paire de manche comme l’a confié un diplomate marocain au journal.