Jugé trop onéreux, le projet de construction de métro à Casablanca a été abandonné au profit d’un déploiement plus important du tramway, dans cette mégalopole de 5 millions d’habitants.
Alors que beaucoup l’attendaient avec impatience, la ville de Casablanca a décidé d’abandonner son projet de métro aérien, jugé trop onéreux, au profit de la construction de quatre nouvelles lignes de tramway, a rapporté jeudi le quotidien marocain L’Économiste.
Selon le journal, la capitale économique du royaume, mégalopole de cinq millions d’habitants, confrontée à de sérieux problèmes de circulation automobile, devait se doter, d’ici fin 2018, d’un métro aérien de 15 kilomètres, pour un coût de neuf milliards de dirhams (800 millions d’euros).
Les études techniques du projet devaient même être prêtes au printemps, selon le maire, Mohammed Sajid, soulignant que le « montage financier tardait à voir le jour et le conseil de la ville a décidé, lundi, d’enterrer le projet, jugé trop coûteux. A la place, quatre nouvelles lignes de tramway, d’une longueur de plus de 80 km ».
« Gaspillage financier »
Selon le maire, ce choix doit être officiellement entériné par un vote du conseil, dans le courant du mois. Cité par l’hebdomadaire Tel Quel, un élu casablancais, Mustapha Rahine (sans étiquette selon le journal), a de son côté dénoncé un « gaspillage financier. Près de 10 millions de dirhams (environ 900 000 euros) ont été dépensés dans les études de faisabilité du projet de métro aérien », a-t-il déploré. Casablanca dispose déjà, depuis fin 2012, d’une première ligne de tramway de 31 km, réalisée par le groupe français Alstom, pour un coût de 600 millions d’euros. Inaugurée par le roi du Maroc Mohammed VI et le Premier ministre français de l’époque, Jean-Marc Ayrault, elle devait contribuer à décongestionner l’agglomération.
Mais cette ligne n’a pas réduit les tracas de circulation dan la mégalopole marocaine, même si 20 millions de passagers l’ont empruntée l’an dernier. « La ligne n’a pas résolu le problème, car l’offre est insuffisante. Aujourd’hui, le tramway n’arrive même pas à absorber la croissance de trafic générée durant sa période de construction », selon cet expert en mobilité urbaine qui s’est confié à L’Economiste. En clair, la fréquentation de cette première ligne de tramway est insuffisante pour permettre, à ce jour, de rentabiliser son exploitation.
Au Maroc, la capitale politique Rabat compte déjà deux lignes de tramway. Des projets sont à l’étude à Marrakech (Sud) et Fès (Centre).