Le journaliste marocain Ali Anouzla, poursuivi depuis plusieurs mois pour « terrorisme », après la diffusion d’une vidéo d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) menaçant le royaume chérifien, a été condamné en appel à un mois de prison avec sursis dans une autre affaire : pour « diffamation » et « atteinte à des institutions publiques.
Décidément, les autorités marocaines n’ont pas fini avec le journaliste marocain Ali Anouzla du journal en ligne Lakome. Ce dernier, déjà poursuivi depuis plusieurs mois pour « terrorisme », après la diffusion d’une vidéo d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui menaçait le pouvoir, a indiqué, jeudi, avoir été condamné en appel à un mois de prison avec sursis dans une autre affaire. Cette fois, c’est pour « diffamation et atteinte à des institutions publiques, sur plainte du ministère de l’Intérieur ».
Tout a commencé en avril 2013, lorsque plusieurs sites internet avaient assuré qu’Ali Anouzla avait mis fin à ses jours avant que le journaliste ne démente la rumeur, accusant les sites en question d’être « proches des services de renseignement. Ces services assument toute la responsabilité s’il m’arrive quoi que ce soit », avait ajouté le journaliste.
La riposte du ministère de l’Intérieur ne s’était pas faite attendre, réagissant dans un communiqué, en démentant toute implication dans cette « rumeur du suicide d’Ali Anouzla, avant de demander au parquet de Rabat d’ouvrir une enquête sur les accusations » du journaliste.
Si en mars dernier, la plainte du ministère avait été rejetée en première instance « pour vice de forme », la cour d’appel a finalement prononcé, jeudi, une peine d’un mois de prison avec sursis et 5 000 dirhams d’amende (environ 470 euros), a confié le journaliste marocain à l’AFP. Il a également affirmé n’avoir pas été mis au courant de cette nouvelle audience en appel, et dénoncé une « justice qui n’est pas indépendante ».
Le journaliste est dans le collimateur des autorités marocains depuis la diffusion de cette fameuse vidéo d’AQMI, qui appelait à mettre un terme à la royauté.