
Le royaume du Maroc lancera la 5G en novembre 2025, avec une couverture nationale prévue d’ici 2030. Le déploiement ciblera d’abord les grandes villes et sites stratégiques. Plusieurs secteurs bénéficieront de cette avancée, notamment les transports, l’agriculture et l’industrie. Un accord entre opérateurs et des investissements d’Orange soutiennent ce développement. L’objectif est aussi d’assurer un réseau performant pour la Coupe du monde 2030.
Le Maroc s’apprête à franchir une étape importante dans sa transformation numérique avec le lancement commercial de la 5G prévu pour novembre 2025. Ce déploiement stratégique, confirmé par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), vise une couverture nationale d’ici 2030, en ligne avec l’ambition numérique du pays. Cette échéance n’est pas anodine : elle précède la Coupe d’Afrique des Nations, offrant une vitrine technologique pour démontrer les capacités numériques du royaume.
Un déploiement progressif et stratégique
Le plan de déploiement de la 5G s’articule en plusieurs phases. D’abord, les grandes villes seront équipées, suivies des zones à densité plus faible. Certains sites stratégiques comme les parcs industriels, universités, centres de recherche ou encore les zones d’offshoring, automobile et aéronautique seront prioritaires. Le plan Digital Morocco 2030 fixe des objectifs précis : 25% de couverture de la population dès fin 2025, 70% d’ici 2030, avec une couverture nationale complète visée à temps pour la Coupe du monde 2030, que le Maroc co-organisera avec l’Espagne et le Portugal.
La 5G ne sera pas une simple mise à niveau technologique. Elle devrait impacter profondément plusieurs secteurs clés. Les transports intelligents bénéficieront d’une meilleure gestion du trafic, tandis que la domotique et les usines 4.0 verront leur efficacité accrue. L’agriculture, les services publics et l’administration pourront également tirer parti de cette technologie pour accélérer leur digitalisation. Le très haut débit, le streaming et la connectivité globale devraient également connaître une nette amélioration.
Coopération entre acteurs et mutualisation des infrastructures
Un pas important a été franchi en mars avec la signature d’un accord entre Maroc Telecom (IAM) et Wana Corporate (Inwi). Cet accord vise à mutualiser les infrastructures passives pour accélérer le déploiement de la fibre optique et de la 5G. Deux coentreprises sont au cœur de cette stratégie : Tower Co, en charge de la construction de 2 000 nouvelles tours 5G d’ici trois ans (et 6 000 d’ici 2033), et FiberCo, dédiée à l’extension de la fibre jusqu’au domicile (FTTH). Cette mutualisation vise à optimiser les investissements dans le réseau numérique national.
Parallèlement, le groupe Orange continue d’intensifier sa présence au Maroc. Déjà implanté dans 18 pays, Orange Middle East & Africa (OMEA) a fait du royaume un hub régional, avec son siège basé à Casablanca depuis 2019. Le groupe y emploie 3 500 collaborateurs, répartis entre sa filiale Orange Maroc, Orange Cyberdefense à Casablanca, Orange Business à Rabat, et Sofrecom, spécialisée dans l’ingénierie des réseaux. Orange mise sur le Maroc pour appuyer sa croissance en Afrique, comme l’a confirmé sa directrice générale Christel Heydemann.
En route vers la Coupe du monde 2030
Le Maroc a un objectif clair : offrir un réseau de télécommunications performant pour la Coupe du monde 2030. Sous l’impulsion du ministère de la Transition numérique et du Comité marocain d’organisation, plusieurs projets d’infrastructures sont en cours. En mars 2024, la ministre Ghita Mezzour a évalué l’état d’avancement de ces projets, avec un accent sur le respect des normes FIFA.
L’objectif est de combler les lacunes relevées lors de la Coupe du monde des clubs, où la qualité du réseau avait été critiquée. Pour cela, le royaume mise aussi sur l’achat de câbles sous-marins pour une connexion directe avec les États-Unis, qui concentrent plus de 80% du trafic mondial. Cette initiative vise à garantir une connexion fluide, rapide et sécurisée, en prévision de l’afflux de touristes et de médias internationaux.