Le Maroc se surpasse en matière d’exportations aéronautiques et automobiles. Ces neuf derniers mois, le royaume a enregistré respectivement une hausse de 19,2% et 17,5%.
Le Maroc ne connaît pas la crise automobile, ni même aéronautique d’ailleurs. Le pays a enregistré ces trois premiers trimestres une hausse générale respective de 17,5% et 19,2%. Côté voitures, le royaume en a exporté pour un total de 8 milliards de dirhams, soit 710 millions d’euros, selon les chiffres publiés la semaine dernière par l’Office des changes.
Le potentiel marocain, Renault l’a flairé à l’instar du groupe aéronautique Safran. Inauguré en février 2012, Renault au Maroc a exporté 100 000 véhicules en septembre de la même année. A terme, l’usine pourrait bien exporter 10% des exportations totales du Maroc. Et pour lui permettre d’atteindre ces objectifs, les autorités marocaines n’ont pas hésité lésiné sur les moyens : exonération d’impôts et de taxes d’exportation pendant cinq ans, allègement de la TVA, sans compter la main d’œuvre à moindre coût et aux portes de l’Europe. Une aubaine pour le patron de Renault, Carlos Ghosn, qui déclarait en 2012 : « La question du low cost, c’est de faire au Maroc ou de ne pas faire du tout ». Les importations de composants et de machines ont par conséquent elles aussi augmenté. Renault ne fabrique pas de moteurs au Maroc, le pays a donc enregistré une augmentation de 43% des importations, soit 3 milliards de dirhams.
La position géographique de Renault (à Tanger) est stratégique. A seulement 13 km de l’Europe, la ville est située dans le détroit de Gibraltar qui assure 30% du trafic maritime international. Classée 6e zone franche au monde, Tanger a vu 50 000 emplois se créer notamment grâce à la construction du port de Tanger Med. L’usine Renault a permis de créer 3000 postes, dont 90% ont été octroyés à des Marocains.
Les exportations de phosphates en baisse
Le secteur automobile se porte tellement bien que le Maroc est actuellement en discussion avec d’autres constructeurs tel que Wolkswagen. Le pays a pour ambition de se positionner, à l’échelle internationale, comme « un acteur primordial dans la construction automobile, grâce à Tanger surtout », déclarait à Afrik.com le maire de la ville, Fouad El Omari, lors d’une interview accordé le 7 juin 2013.
Mais cette hausse des exportations vient toutefois combler le net recul des exportations de phosphates. Les exportations marocaines de phosphates et dérivés ont atteint 26,58 milliards de dirhams (MMDH) à fin août 2013, contre près de 32,71 MMDH à la même période de l’année 2012, affichant ainsi un recul de 18,7%, indique l’Office des changes. A la même période en 2012, ces exportations avaient pourtant enregistré un bond de 29% par rapport à 2011, soit un gain de 2,14 milliards de dirhams, selon les chiffres de l’Office des changes. Une baisse des exportations qui s’est faite discrètement pendant la crise gouvernementale au Maroc.
De manière générale, les importations et les exportations n’ont connu qu’une très légère baisse durant ces trois premiers trimestres. Le taux de couverture des importations par les ventes à l’étranger reste quasiment inchangé à 48,1%. Le déficit commercial global ressort donc sur 9 mois à 147, 1 milliards de dirhams, soit un trou de 13 milliards d’euros. Les investissements directs étrangers se sont quant à eux bien maintenus, avec une progression de 23% sur ces trois premiers trimestres (22,3 milliards de dirhams, soit 1,98 milliard d’euro). Pas de grands changements non plus pour les transferts d’argents des Marocains résidents à l’étranger (MRE) qui enregistrent une légère hausse en septembre 2013 (44,7 MMDH contre 44,3 MMDH à la même période en 2012).