Les femmes du Maroc ne dorment plus sur leurs deux oreilles. Pire, elles vivent une souffrance sans précédent, jusque dans leur chair, sans pouvoir piper mot pour la plupart. Une situation des plus alarmantes que traverse le Maroc.
Au Maroc, les violences basées sur le genre ont grimpé en flèche, pendant cette période de forte pandémie de Coronavirus, avec le confinement et l’Etat d’urgence sanitaire imposés par les autorités sanitaires et appliquées à la lettre par les forces de défense et de sécurité du royaume qui règlementent les sorties, notamment celles des femmes, contraintes, souvent en même temps que le mari, de rester à la maison.
Dans cette nouvelle promiscuité forcée par la maladie à Coronavirus, si dans certains pays, les couples en profitent pour passer plus de temps et accentuer leur épanouissement, tel n’est pas le cas au Maroc où cette pandémie a déclenché une accélération de leurs souffrances. En 2020, les violences faites aux femmes ayant augmenté de 31,6% par rapport à la même période de l’année 2019.
Lors d’une conférence sur la violence à l’égard des femmes, tenue à Rabat, la Fédération de la Ligue des Femmes (FLDF) a révélé qu’au total, 4 663 actes de différentes formes de violences faites aux femmes ont été enregistrés au cours de cette période. Au nombre de ces violences, détaille la Fédération, celle psychologique arrive en tête avec 47,9%, suivie par la violence économique avec 26,9% et la violence physique de 15,2%.
« Les plateformes d’écoute et d’orientation juridique et psychologique mises en place par la Fédération et le Réseau lddf-injad contre la violence basée sur le genre, ont reçu 1 774 appels téléphoniques pour déclarer des violences émis par 1 038 femmes à travers le royaume », a déploré la présidente de la FLDF, Latifa Bouchoua, ajoutant qu’en matière de signalement de ces formes de violences, la tâche reste encore grande.
La réunion, organisée sous le thème « La violence à l’égard des femmes pendant la pandémie de la Covid-19 : bilan et témoignages », a permis de mettre à la lumière du jour le terrible vécu de nombre de femmes marocaines. La plus grosse inquiétude réside sur les catégories de femmes qui vivent, dans le plus grand silence, ces violences basées sur le genre, qui constituent une violation flagrante des droits humains.