La Princesse héritière Mary de Danemark effectue, depuis ce mardi, une visite au Maroc, dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes.
La Princesse Mary Donaldson, héritière du Royaume du Danemark, s’intéresse à la cause de la femme marocaine. Elle a en ce sens entrepris depuis ce mardi une visite dans ce pays d’Afrique du Nord, en compagnie d’une délégation de journalistes et de membres associatifs. La fondation qu’elle dirige, et qui porte son nom, lutte notamment pour l’amélioration de la situation des femmes et des enfants au Maroc. Actuellement à Rabat, la Princesse s’est rendue au Tribunal de première instance de Témara, région de Rabat-Salé, où elle a visité l’Unité spéciale en charge des femmes victimes de violence conjugale. Elle s’est penchée sur l’historique et les activités à venir de cette Unité spéciale, mise en place en 2006 pour aider psychologiquement, moralement et juridiquement les femmes battues.
Ce sont chaque jour entre 25 et 30 femmes violentées qui franchissent le pas de cette Unité spéciale, selon Mohamed Boufaddi, procureur du Roi près le Tribunal de première instance de Témara, rapporte l’agence officielle MAP. Les victimes bénéficient d’un accompagnement et sont informées de leurs droits en vertu du Code de la famille.
Une opération « réussie » de la Princesse Mary
Sa visite serait un succès, notamment la réunion d’information qui a eu lieu entre la Princesse du Danemark et les responsables de l’Unité, qualifiée de « réussie » par le procureur Boufaddi. Le déplacement de la Princesse vise aussi à renforcer les partenariats que noue depuis 2005 la Fondation Mary avec les associations et autres organisations qui s’activent dans ce domaine, selon Elisabeth Moller Jensen, directrice de l’Association KVInfo qui lutte pour l’égalité des sexes. Cette dernière juge le nouveau code de la famille de « modèle à suivre par les pays arabes ».
La Princesse héritière Mary de Danemark a profité de sa présence au Maroc pour visiter les locaux de la Ligue démocratique pour les droits de la femme (LDDF), basée à Rabat et dirigée par Fouzia Assouli. Celle-ci s’est dite consciente des nombreux défis à relever pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Le drame des « petites bonnes »
Au-delà des violences contre les femmes, le fléau des « petites bonnes » persistent au Maroc. Car si Elisabeth Moller Jensen juge de « modèle à suivre par les pays arabes » le code de la famille marocain, la loi marocaine autorise le travail des petites filles âgées de plus de quinze ans. Une loi qui n’est respectée que par peu de personnes. Il n’est pas rare de trouver une « petite bonne » âgée de moins de quinze ans dans les foyers domestiques issus des classes sociales favorisées. Il en est de même pour le travail artisanal, selon Khadija Ryadi qui s’est, à ce sujet, confié à Afrik.com en novembre 2012, suite à la parution d’un rapport accablant de Human Rights Watch (RHW). L’ancienne présidente charismatique de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) juge l’exploitation de ces fillettes comme un acte d’ « esclavage ».
La tentative de suicide d’une « petite bonne », en janvier dernier, relançait le débat sur l’utilisation de ces jeunes filles pour les tâches ménagères. Elles sont employées dans les foyers aisés dès l’aube jusque tard dans la nuit.