La militante des droits humains Saida El Alami a été condamnée par un tribunal marocain, à une peine de deux ans de prison ferme. Elle a entamé une grève de la faim.
Le verdict est tombé ce vendredi 29 avril 2022. La militante des droits humains Saida El Alami a été condamnée à deux ans de prison ferme. Poursuivie pour «outrage envers un corps constitué», «outrage envers des fonctionnaires publics dans l’exercice de leurs fonctions», «atteinte à la justice» et «diffusion de fausses allégations», elle était placée en détention depuis le 23 mars dernier.
Cette femme de 48 ans, active sur les réseaux sociaux, est en effet connue pour ses posts fréquents et critiques à l’encontre des autorités marocaines. Son avocate, Me Souad Brahma, a confié à l’AFP que «le tribunal de première instance de Casablanca a condamné Saida El Alami à deux ans de prison ferme. Une peine assortie d’une amende de 5 000 dirhams». La robe noire a par ailleurs précisé qu’elle compte faire appel de cette décision. Sa cliente, pour sa part, a entamé une grève de la faim.
Il est reproché, entre autres, à Saida El Alami, membre du collectif «Femmes marocaines contre la détention politique», son soutien à des journalistes et activistes marocains condamnés par la justice du royaume. C’est le cas notamment d’Omar Radi, d’abord emprisonné à Casablanca puis transféré à la prison de Tiflet, loin de sa famille. Un transfert dénoncé par ses proches, notamment son père qui parle de «vengeance envers lui, sa famille et son comité de défense».
La militante a aussi dénoncé l’arrestation du journaliste Soulaimane Raissouni, qui a écopé d’une peine de cinq ans de prison ferme. Il est poursuivi pour «agression sexuelle». Citant le cas de Saida El Alami, Amnesty International a dénoncé un «durcissement du harcèlement visant les défenseur·e·s des droits humains» au Maroc. Surtout qu’en début de semaine, Rabie Al Ablaq, lui aussi militant marocain, a été condamné à quatre ans de prison ferme pour offense envers le roi Mohammed VI, sur les réseaux sociaux.