Dimanche 26 mai à Rabat, une manifestation organisée par le Mouvement du 20 février (M20) a été violemment dispersée, faisant plusieurs blessés parmi les manifestants. La manifestation avait pour but l’appel à la « libération de tous les prisonniers politiques au Maroc ».
Par Ziad Aguerd
Une manifestation organisée par le Mouvement protestataire du 20 février (M20) et qui a réuni syndicalistes et militants des droits de l’Homme a été violemment maîtrisée ce dimanche 26 mai à Rabat. Plusieurs cas de blessures ont été dénombrés et conduits aux urgences, parmi eux Abdelhamid Amine, militant syndicaliste et ancien président de l’AMDH. Un dispositif important avait été déployé dans la ville de Rabat en amont de cette manifestation qui soulève le sujet épineux des prisonniers d’opinion au Maroc.
Prisonniers politiques : sujet sensible
Depuis la création de l’instance Equité et Réconciliation (IER) en 2004, le Maroc tente de « rétablir la vérité » sur les années de plomb de l’ère Hassan II afin de « réconcilier le peuple marocain avec son passé ». Pour rappel, les années de plomb se réfèrent à une période de torture menée par le régime contre tous les opposants du roi Hassan II
Mais la rupture entre le régime de Mohammed VI et celui de son défunt père n’est pas totalement consommée. Soutenue par les différentes section du M20 et 18 associations de défense des droits de l’homme, une campagne nationale pour la libération des prisonniers politiques a été lancée la fin 2012. Il y aurait une soixantaine de personnes emprisonnées suite à des procès marqués par diverses violations du droit des accusés et n’ayant pas obéi aux normes d’une justice équitable, selon un rapport de l’AMDH. En protestation contre les procès fabriqués dont ils ont fait l’objet et pour décrier leurs conditions de détention, certains prisonniers en sont à leur 70e jour de grève de la faim dans différentes prisons du royaume.
L’AMDH somme l’Etat d’appliquer ses engagements internationaux quant au respect des droits de l’homme et appelle à la condamnation des responsables de ses attaques contre des manifestants pacifiques.