Le parti de l’Istiqlal, dirigé par Hamid Chabat, a organisé samedi la quatrième session de son Conseil national à Casablanca. C’est un Hamid Chabat en forme qui s’est exprimé à Hay Mohammadi, profitant ainsi de l’occasion pour tacler le Premier ministre, Abdelilah Benkirane.
Le Secrétaire général de l’Istiqlal, Hamid Chabat, a organisé samedi dernier la quatrième session de son Conseil national (CN), suivant ainsi le souhait implicite du roi Mohammed VI. En l’organisant à Hay Mohammadi (Casablanca), tout près des célèbres Carrières centrales, le parti de l’Istiqlal (PI) a opté pour un retour aux sources, puisque c’est là où même le parti était installé, bien avant l’indépendance du pays. Tout un symbole « istiqlalien » qui a visiblement redonné du baume au cœur au leader du parti historique. Il est, comme à l’accoutumée, apparu très remonté contre le gouvernement d’Abdelilah Benkirane.
Hamid Chabat a tenu à rappeler que « le retrait du PI de la majorité menée par Benkirane ne visait aucunement à perturber le travail du gouvernement ». En juillet dernier, l’Istiqlal a claqué la porte du gouvernement ouvrant ainsi la voie à un remaniement ministériel marqué par l’entrée du Rassemblement national des indépendants (RNI) de Salaheddine Mezouar au gouvernement. Dès son élection à la tête du PI, Chabat avait fait de Benkirane son cheval de bataille. L’avènement du gouvernement Benkirane II était inévitable.
Le « djihad » de Chabat
Pour Hamid Chabat, la loi de Finances 2014 est un « scandale de plus à mettre sur le compte de l’équipe Benkirane ». « Ce projet révèle les réelles intentions du parti qui mène la majorité. Il est impopulaire et en rien proche des intérêts du citoyen (…) Il suffit juste de regarder la manière avec laquelle le gouvernement gère le dossier de l’emploi des chômeurs pour comprendre que les priorités ne vont pas de pair avec l’urgence de la situation économique et politique du pays », a déclaré le Secrétaire général de l’Istiqlal, selon ALM.
Ce dernier dit être entré en « djihad ». Un combat décomposé en deux parties : la première vise à revendiquer l’intégrité territoriale du pays, dont les villes « occupées » de Sebta et Melilia, et la seconde qui consiste à promouvoir les droits de l’Homme dans le royaume. Mais c’est aussi et surtout contre le Parti islamiste Justice et Développement (PJD) que l’Istiqlal mène son combat. Au moment d’évoquer la victoire de l’Istiqlal sur le PJD lors des dernières élections partielles dans la circonscription de Moulay Yaâcoub, une assemblée en délire s’est mise à applaudir. Et lorsque Chabat utilise les termes de « traître » et de « fidélité », en allusion à Mohamed El Ouafa, exclu du parti en juillet 2013 pour avoir refusé de démissionner, la foule ne lâche rien et continue d’applaudir son leader.
Cette quatrième session a notamment été marquée par le rapprochement de l’Istiqlal et l’Union socialiste des forces populaires (USFP). Une charte d’honneur, qui vient sceller une nouvelle alliance, a été signée entre les deux partis pour un front commun au sein de l’opposition.