La question de l’avortement au Maroc suscite un vif débat particulièrement au sein de la classe politique. Ce mercredi, un membre du Parti de la justice et du développement s’est déclaré favorable à l’avortement sous certaines conditions, ce qui a suscité un débat au sein de la classe politique.
L’avortement est un sujet sensible au Maroc. Actuellement, les articles 449 à 504 prévoient entre cinq et vingt ans de prison pour des médecins qui pratiquent l’avortement et entre six mois et deux ans de prison pour les femmes qui se font avorter. Une législation qui pourrait bien être modifiée, car certaines personnalités politiques penchent désormais en faveur de l’adoption d’une législation plus favorable à l’avortement. C’est le cas d’un membre du Parti de la justice et du développement (PJD) favorable à l’avortement sous certaines conditions, selon RFI.
Vers un débat
Les propos de Saadeddine el Othmani, président du conseil national du PJD qui estime qu’il « devrait être possible et sans risque de procéder à l’avortement dans les cas de viol, d’inceste ou de malformation avant les 120 premiers jours de la grossesse », ont suscité un vif débat. Cela fait plusieurs années que Saadeddine el Othmani milite en faveur de l’avortement, ses propos n’ont d’ailleurs pas surpris la classe politique marocaine.
Les différents partis politiques du pays ont chacun un avis tranché sur la question. Ainsi au sein du PJD, la neutralité est de mise. « C’est un avis de chercheur qui reflète une jurisprudence et une adaptation avec un phénomène de société », précise un membre du parti. Les membres du parti n’approuvent ni ne refusent l’avortement. S’agissant de l’Istiqlal, certains se prononcent en faveur de cette pratique mettant en avant les ravages causés par les avortements clandestins dans le pays. En effet, selon les associations du pays, entre 600 et 800 avortements clandestins ont lieu chaque jour. Certains préconisent même un débat public afin de trouver une solution à cette pratique.
Pour Nousha Skalli du Parti du progrès et du socialisme, le Maroc est prêt à légaliser l’avortement. Selon elle, il suffit juste que « les acteurs politiques se rendent compte que leur rôle n’est pas de suivre l’opinion mais de l’encadrer ». L’avortement au Maroc est une grande question de société, que cette pratique soit légalisée ou pas, elle suscitera toujours autant la controverse au sein du royaume chérifien.