L’Espagne a reconnu la marocanité du Sahara Occidental, décrochant de fait un engagement du Maroc à respecter « l’intégrité territoriale » du royaume ibérique. Le Maroc renoncerait ainsi à Ceuta, Melilla et les îles Canaries qu’il se disputait avec l’Espagne.
La nouvelle lune de miel dans laquelle les royaumes du Maroc et de l’Espagne se sont engagés cacherait bien des secrets. Vendredi 18 mars, le royaume ibérique a en effet annoncé son soutien au plan d’autonomie du Sahara proposé par le Maroc, obtenant en retour un engagement de Rabat à respecter « l’intégrité territoriale » de l’Espagne. Cet « accord » intervient au plus haut de la tension entre les deux pays qui s’arrachaient Ceuta, Melilla et les îles Canaries.
Selon les termes de l’accord entre les deux royaumes, l’Espagne reconnaît « l’initiative marocaine d’autonomie est la solution la plus sérieuse, réaliste et crédible au conflit qui perdure depuis 1975 ». Pour sa part, le Maroc a donné son engagement ferme de ne pas violer le territoire espagnol. Ce que les deux pays voisins qualifient d’ailleurs de « nouvelle étape » dans leurs relations tendues depuis près d’un an.
Et selon le média du royaume ibérique El Periódico de España, la reprise des relations diplomatiques revêtait deux faces. Côté marocain, elle était assujettie au changement de position de l’Espagne sur la question du Sahara Occidental. Alors que l’Espagne tenait à calmer les appétits du royaume chérifien qui avait jeté son dévolu sur Ceuta et Melilla. Avec ce nouvel accord, les deux pays auront coupé la poire en deux.
Seulement, c’est l’histoire qui bégaie. Et il ne fait aucun doute que le roi du Maroc, Mohammed VI, tient au Sahara Occidental plus qu’à toute autre chose. En ce sens qu’en 2020, alors que le royaume chérifien et l’Etat hébreu se regardaient en chiens de faïence du fait notamment de la question palestinienne, le Maroc a accepté de normaliser ses relations avec Israël, en échange de la reconnaissance, par les Etats-Unis sous l’ancien Président Donald Trump, de la marocanité du Sahara Occidental. Reste à savoir jusqu’où est prêt à aller le roi Mohammed Vi pour le Sahara.
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