Maroc-Israël : la Webtifada est lancée


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Les hackers marocains de Team Evil ont piraté, le 28 juin, plus de 750 sites israéliens en réponse à une offensive de l’Etat hébreu dans la bande de Gaza. La riposte israélienne ne s’est pas faite attendre : quelque 400 vitrines Internet du Royaume ont récemment été attaquées. La guerre sur le Web semble lancée.

Les spécialistes qui estiment que les hackers marocains sont de petits joueurs ont dû avoir un choc. Le 28 juin dernier, entre 750 et 850 sites israéliens ont été pris pour cible par Team Evil (« l’équipe diabolique »), un groupe de pirates marocains apparemment âgés de moins de 20 ans. C’est la première cyber-attaque d’envergure qui frappe l’Etat hébreu depuis plusieurs années. Et les dégâts auraient pu être plus lourd si le virus n’avait pas été maîtrisé à temps. Les pirates ont « défiguré » des vitrines web gouvernementales et institutionnelles plus ou moins sécurisées, qui n’ont pas toutes pu être récupérées pour le moment. Mais Israël a récemment riposté en menant lui aussi une cyber-guerre.

« Tant que vous tuerez des Palestiniens, nous tuerons vos serveurs »

Cela fait un moment que Team Evil attaque Israël, protestant ainsi contre les morts quotidiennes de Palestiniens qui suivent ses offensives dans les Territoires. Le groupe, qui attaque régulièrement de petits sites israéliens, aurait commencé ses activités en 2004 en hackant des sites américains. Au fur et à mesure, les actions sont devenues de plus en plus fortes. L’an passé, il s’en est pris à des entreprises moyennes connues et, en avril dernier, a frappé plus fort en touchant notamment la chaîne de restauration rapide Mac Donald’s.

Ce qui a radicalisé Team Evil, c’est l’opération « Pluie d’été » du 28 juin menée à Gaza en réponse à l’enlèvement, quelques jours plus tôt, du jeune soldat franco-israélien Gilad Shalit. Sur les sites israéliens touchés, on pouvait lire, dans un anglais moyen : « Site piraté par le groupe arabe Team Evil. Tant que vous tuerez des Palestiniens, nous tuerons vos serveurs ».

« Nous sommes un groupe de hackers marocains qui pirate les sites en signe de solidarité avec la guerre de résistance menée contre Israël. Nous attaquons des sites israéliens chaque jour : c’est notre devoir. Le hacking n’est pas un crime. Cessez de tuer des enfants et nous cesserons de pirater », aurait déclaré un porte-parole des hackers à l’agence d’information israélienne, dont les propos sont rapportés par le magazine marocain Tel Quel. Selon les informations de Tel Quel, la brigade israélienne du Web estime que le virus a été préparé bien avant « Pluie d’été », qui a servi de prétexte à son utilisation.

400 sites marocains visés

Loin de rester les bras croisés, « Team Good » (l’équipe du bien) a attaqué le serveur marocain Omihost, qui héberge quelque 400 adresses en affectant environ 250. Les dégâts sont sérieux car les serveurs de back-up ont aussi été attaqué. Mais, aujourd’hui, environ 220 sites auraient déjà été restaurés. Un communiqué de l’Etat hébreu ajoutait qu’il n’y aurait certainement plus d’« atteinte à la sécurité et à l’économie nationales ».

Les membres de Team Evil sont surnommés les « Mousquetaires du Web » par une partie de la population marocaine, hostile aux attaques israéliennes en Palestine. Une marche s’est d’ailleurs récemment tenue à Casablanca en soutien au peuple palestinien. Très actifs, d’autres hackers marocains mènent une guerre virtuelle contre Israël. A l’image de LeRommanTique, une équipe de pirates qui qualifient l’Etat hébreu et les Etats-Unis de « terroristes ».

Des agents du Mossad, les services secrets israéliens, ont été dépêchés à Casablanca pour trouver les coupables du cyber-assault. Si le Maroc ne possède pas vraiment de loi spécifique incriminant la cyber-criminalité, les hackers risquent entre cinq et dix ans de prison au regard de l’article 294 du code pénal qui sanctionne les pirates informatique. Mais on murmure, d’après Tel Quel, que les Etats-Unis seraient ravis de compter dans ses rangs de brillants informaticiens…

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