Maroc, Israël : Chama Mechtaly, de Casablanca à… Jérusalem


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Chama Mechtaly
Chama Mechtaly

L’artiste marocaine de famille musulmane et d’héritage judéo-amazigh, Chama Mechtaly, tente à travers ses tableaux, sa marque « Moors & Saints » et d’autres projets de promouvoir le multiculturalisme, le pluralisme, la paix et la coexistence. Elle prépare une exposition collective d’artistes pour la Biennale de Jérusalem.

Les relations entre le Maroc et l’Israël commencent à véritablement se normaliser, après la signature de nombreux accords entre les deux nations. Ainsi, l’artiste marocaine, de famille musulmane et d’héritage judéo-amazigh, Chama Mechtaly tente à travers ses tableaux, sa marque « Moors & Saints » et d’autres projets de promouvoir le multiculturalisme, le pluralisme, la paix et la coexistence. Elle prépare, dans ce sens, une exposition collective d’artistes qui sera présentée lors de la Biennale de Jérusalem, l’automne prochain.

Chama MechtalyMettre en avant les liens culturels entre peuples et cultures lorsque la politique montre ses limites, Chama Mechtaly en a fait une mission. Née en juillet 1992, cette artiste peintre et designer de bijoux inspirés par la culture mauresque, tente de « valoriser la culture et l’identité » marocaines multicolores et multiculturelles.

Tout commence à Casablanca où elle voit le jour au sein d’une famille musulmane avec un héritage juif du côté de son père. « En grandissant à Casablanca, mon père avait des relations avec la communauté juive partout. Sa nourrice, l’infirmière à l’hôpital tout comme quelques-uns de ses enseignants étaient juifs. Mais pour moi, ce n’était pas du tout la même chose et j’entendais parler d’un Maroc pluriel, diversifié et riche sans pouvoir le constater », a-t-elle raconté.

Chama Mechtaly commence ainsi à effectuer des recherches sur cette représentation et cette histoire judéo-amazighe « qui a été complètement ignorée ». Petite, elle était aussi « obsédée par la représentation des minorités et des cultures marginalisées ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle décide de quitter le Maroc pour Boston, aux Etats-Unis pour étudier les relations internationales et en résolution de conflits à l’Université de Brandeis.

La Marocaine travaille ainsi sur les conflits et les traumatismes touchant les communautés affectées par les conflits politiques et se focalise sur l’intersection entre les femmes et les efforts de paix. Dans ce sens, elle travaille aussi avec des organisations pour la promotion des droits des réfugiés. C’est également aux Etats-Unis que Chama Mechtaly continue à peindre puis à exposer ses œuvres, inspirées par les femmes judéo-amazighes au Maroc et en Afrique du Nord.

« Je sentais que notre histoire n’est pas du tout représentée lorsqu’on est femme, amazighe et juive alors que les recherches approfondies ont mis en évidence la contribution énorme de ces femmes dans plusieurs domaines. Je voulais en parler et montrer des images pour rapprocher cette histoire à tout le monde et majoritairement aux jeunes », a dit Chama Mechtaly.

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