Au Maroc, la condamnation de la journaliste Hajar Raissouni à une lourde peine de prison pour avortement illégal et relations sexuelles hors mariage a fini de créer une indignation.
Alors que des proches de la journaliste Hajar Raissouni dénoncent un procès politique contre une voix dissidente, Amnesty International, pour sa part, parle d’un coup dévastateur pour les droits des femmes. La raison, la journaliste Hajar Raissouni qui a été condamnée au Maroc à un an de prison ferme pour avortement illégal et relations sexuelles hors mariage. Ses avocats annoncent qu’ils ont déjà fait appel de cette condamnation.
Un mois après son interpellation devant un cabinet médical de Rabat, Hajar Raissouni, qui faisait face au juge ce lundi 30 septembre 2019, a été reconnue coupable. Le tribunal a prononcé la même peine à l’encontre de son compagnon qui écope aussi d’un an de prison ferme. Une peine plus lourde a été infligée à son gynécologue qui a lui été condamné à deux ans de prison
Par ailleurs, à sa sortie de prison, son gynécologue sera frappé par une interdiction d’exercer de deux ans. Des peines de prison avec sursis ont aussi été prononcées contre un anesthésiste et une secrétaire.
Si la famille du journaliste dit son indignation et dénonce un procès politique, Amnesty International au Maroc, par la voix de son directeur exécutif, Salah Abdellaoui, appelle à la libération immédiate de la journaliste, considérant que « cette détention est une violation flagrante de sa vie privée et de ses autres droits fondamentaux, dont celui de disposer de son corps en tant que femme ».
« Notre crainte concerne surtout la liberté d’expression. C’est une sorte d’intimidation et de harcèlement qui peut être adressé à toutes les voix libres et à tous les journalistes libres dans leur travail et dans leurs actions », dénonce le directeur exécutif d’Amnesty Maroc.
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