A quelques jours des élections locales espagnoles prévues le 28 mai, des soupçons de fraude électorale éclatent. Le royaume du Maroc est accusé d’être au cœur de ces trafics. Il y a eu plusieurs interpellations.
Mardi, en effet, plusieurs personnes ont été arrêtées à Melilla, dans le cadre d’une enquête sur soupçons de fraude électorale. Un lot de 80 voix électorales frauduleuses en provenance de Melilla avait été intercepté par la douane marocaine de Nador, la semaine dernière. Une situation qui avait déclenché une vive polémique sur fond de soupçons de fraude électorale. Le problème se situe au niveau de bulletins de votes par correspondance.
Plusieurs arrestations à Mellila
Selon le journal El Espagnol, « l’incident s’est produit au bureau des douanes à la frontière avec Beni Ensar ». Une enquête judiciaire a d’ailleurs été ouverte sur l’affaire des votes par correspondance. Selon la Préfecture de Mellila, plusieurs lieux ont été perquisitionnés et de nombreuses personnes interpellées. C’est le cas d’une femme arrêtée avec 36 bulletins et un homme qui, lui, avait 44 votes dissimulés. Des documents qui devaient être introduits illégalement au Maroc.
Si le royaume chérifien a été ciblé par les faussaires, c’est tout simplement parce que les autorités du royaume ibérique avaient procédé à un durcissement des contrôles en Espagne. Et les faussaires tentaient de trouver un contournement, jetant leur dévolu sur le Maroc. Et depuis l’éclatement de cette affaire, la Commission électorale espagnole a exigé une présentation de la carte d’identité aux demandeurs de vote par correspondance.
Le Maroc, un habitué des faits ?
On parle d’un système d’achat de vote par correspondance ciblant des familles démunies. Celles-ci se voient proposées entre 50 et 200 euros contre un vote. Et pour le parti d’extrême droite fasciste, le Maroc est à l’origine de l’achat de voix à Melilla. Notons que ce n’est pas la première fois que le royaume chérifien est accusé de s’immiscer dans des affaires étrangères au Maroc, plus précisément européennes.
Décembre 2022, en effet, le Parlement européen était secoué par un scandale de corruption impliquant le Qatar. Et les enquêteurs avaient soupçonné le Maroc d’avoir lui aussi soudoyé des eurodéputés. L’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun, aurait servi d’intermédiaire pour nouer « un pacte secret » avec les services secrets marocains. Une affaire qui avait jeté un coup de froid sur les relations entre Paris et Rabat.