Huit policiers marocains ont été arrêtés, samedi, sur ordre de la justice marocaine pour avoir torturé à mort un détenu.
L’affaire a fait la Une des journaux et s’est transformée en un véritable scandale ! Huit policiers marocains ont été arrêtés, samedi, sur ordre de la justice pour avoir torturé à mort un jeune détenu, rapportent, ce lundi 26 octobre 2015, des médias locaux marocains. Selon les quotidiens Assabah et Al-Ahdath, le placement en détention provisoire de ces huit policiers impliqués dans la torture du jeune détenu, qui a succombé à l’hôpital, a été ordonné samedi par le procureur de la ville de Casablanca, dans le centre de ce pays d’Afrique du Nord.
Selon le site d’informations Casacity.ma, le jeune Marocain a été arrêté dans la nuit du 31 août alors qu’il était sous l’emprise de stupéfiants et placé en détention dans un poste de police avant d’être transféré dans un hôpital où il est décédé. D’après le quotidien Al-Ahdath, la justice a retenu contre les huit policiers l’accusation de torture d’une personne avec recours à la violence ayant conduit à sa mort.
Dans un rapport publié en mai 2015, intitulé L’Ombre de l’impunité. La torture au Maroc et au Sahara Occidental, l’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International critique vivement les procédés utilisés contre les détenus pour leur soutirer par exemple des aveux. « Les responsables marocains renvoient l’image d’un pays ouvert, respectueux des droits humains. Mais tant que la menace de la torture planera sur les détenus et les voix dissidentes, cette image ne sera qu’un mirage », avait déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International. Selon lui, « sous des apparences trompeuses, la torture est utilisée pour étouffer la contestation et entache certaines condamnations prononcées par la justice. Que vous remettiez les inégalités en question ou exprimiez vos convictions, vous courez le risque d’être victime de violences et d’actes de torture ».
Le rapport en question se fonde sur 173 cas de torture et autres mauvais traitements infligés à des hommes, des femmes et des mineurs par des policiers et des membres des forces de sécurité; entre 2010 et 2014. Selon Amnesty International, « figurent parmi les victimes de la torture des étudiants, des militants politiques de tendance de gauche ou islamiste, des partisans de l’auto-détermination du Sahara Occidental, ainsi que des personnes soupçonnées de terrorisme ou d’infractions de droit commun ».