Israël a décidé de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. L’annonce a été faite par le Cabinet royal, qui ne cache pas la joie du souverain après cet acte posé par l’État hébreu. Une décision qui ne manquera pas de fâcher l’Algérie.
Dans un communiqué, le Palais royal marocain souligne que « par cette lettre, le Premier ministre israélien a porté à la Très Haute Attention de Sa Majesté le Roi Mohammed VI la décision de l’État d’Israël de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara Occidental ». Le document, rendu public, lundi 17 juillet, cite une lettre du chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu. Le Premier ministre israélien a promis que la position de son pays sera reflétée dans tous les actes et les documents pertinents de son gouvernement.
« Renforcer la paix et la stabilité régionale » ?
C’est dans cette dynamique que Benjamin Netanyahu a fait part au roi Mohammed VI de l’examen d’une possibilité d’ouverture d’un consulat dans la ville de Dakhla. Laquelle est située dans la partie du Sahara Occidental. De son côté, Eli Cohen, ministre israélien des Affaires étrangères, a précisé que « cette mesure va consolider les relations entre les États et les peuples, et la poursuite de la coopération afin de renforcer la paix et la stabilité régionale ». Avis qu’Alger partagera difficilement. Au contraire.
En effet, la décision israélienne survient dans un climat de grosse rivalité entre le Maroc et l’Algérie, deux voisins en Afrique du Nord. Les deux pays ayant rompu leurs relations diplomatiques, en 2021. Irrité par le fait que le Maroc ait normalisé ses relations diplomatiques avec Israël, en décembre 2020, Alger avait sauté sur la première occasion. Une sortie d’Omar Hilale, Représentant permanent du Maroc à l’ONU, sur les Kabyles, a fait sortir l’Algérie de ses gongs.
Washington et les fameux accords d’Abraham
Rupture des relations diplomatiques, fermeture de son espace aérien. C’est une batterie de mesures prise par le Président Tebboune. L’alliance entre le Maroc et Israël passait très mal du côté d’Alger, qui n’a jamais caché son soutien au Front Polisario, branche armée du Sahara Occidental. Surtout qu’il a été question d’une contrepartie : la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental. Cette décision israélienne, qui a reçu l’onction du roi marocain, ne fera que raviver les tensions entre Rabat et Alger, qui dénonce, sans cesse, des manœuvres étrangères.
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« Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une dynamique enclenchée, ces dernières années, avec la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du royaume sur ses Provinces du Sud (initiative qui s’inscrit dans le cadre des accords d’Abraham voulus par Washington, un processus entre Israël et plusieurs pays arabes), le soutien d’une quinzaine de pays européens au plan d’autonomie et l’ouverture d’une trentaine de consulats à Laâyoune et Dakhla », a commenté une source de l’AFP.
Un conflit oppose le Maroc au Front Polisario
Ancienne colonie espagnole, le Sahara Occidental est considéré par l’ONU comme un territoire non autonome. Ce, en l’absence d’un règlement définitif. Le Maroc prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté exclusive. Position qui l’oppose au Front Polisario, soutenu par l’Algérie et qui réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU. Et depuis près de 50 ans, un conflit oppose le Maroc au Front Polisario.
Il faut signaler que si Alger voit d’un mauvais œil le rapprochement entre le Maroc et Israël, c’est en grande partie du fait de la casquette Mohammed VI. Le roi du Maroc étant le président du Comité Al-Qods, chargé de défendre les intérêts des Palestiniens dans ce conflit qui les oppose à l’État Hébreu. D’ailleurs, nombreux sont les observateurs qui sont d’avis que le Maroc ne doit plus assurer la présidence de ce comité de défense des intérêts du peuple palestinien.
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