Le roi du Maroc, Mohammed VI, ferait des pieds et des mains pour offrir un exil à son ami et frère Ali Bongo. Ce dernier, Président du Gabon, a été déposé par un coup d’Etat militaire.
Les militaires ont pris le pouvoir au Gabon, aussitôt après la proclamation des résultats de la Présidentielle. A peine les résultats annoncés dans la matinée du 30 août, les militaires ont mis fin aux fonctions d’Ali Bongo. Ce dernier, qui venait de boucler 14 ans à la tête de ce pays d’Afrique Centrale, briguait un autre mandat. Celui de trop estimait, la classe politique en raison d’antécédents.
Un boulevard frayé pour Ali Bongo
C’est un Président malade qui voulait forcer le vote des Gabonais à travers ce scrutin. Ali Bongo, qui relevait d’un accident vasculaire cérébral, avait perdu beaucoup de ses facultés physiques. L’homme parlait difficilement et marchait à l’aide d’une canne. Certains avaient même soulevé l’éventualité d’une cécité dont serait atteint le fils d’Omar Bongo Ondimba. Un Président physiquement diminué venait de rempiler à la tête du Gabon, en cette fin août.
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Et dans quelles conditions ? Pas d’observateurs internationaux autorisés durant ces élections, Internet coupé, des bulletins d’opposants manquants, suspension des médias français… Tout semblait parfaitement organisé pour frayer un boulevard au Président sortant, Ali Bongo Ondimba. Et, au matin de ce 30 août 2023, le Centre gabonais des élections annonçait une retentissante victoire de Bongo-fils.
« L’armée a décidé de tourner la page »
Avec un taux de participation de 56,65%, le Président sortant s’adjugeait 64,27% des suffrages. Suffisant pour pouvoir poursuivre le règne du clan Bongo, au pouvoir depuis près de 60 ans. Ce qui n’a pas été du goût de la Garde présidentielle qui annulait les résultats de ce scrutin « entaché d’irrégularités ». Après avoir placé Ali Bongo sous résidence surveillée, les militaires justifiaient leur coup de force.
« Vous savez qu’au Gabon il y a une grogne et, au-delà de cette grogne, il y a la maladie du chef de l’État. Tout le monde en parle, mais personne ne prend ses responsabilités. Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-même n’était pas bon. Donc l’armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités », avait indiqué le général Brice Oligui Nguema.
Mohammed VI pour l’exil d’Ali Bongo
Depuis le 30 août, Ali Bongo est donc en résidence surveillée. Une situation qui ne plait guère au roi Mohammed VI. Ce dernier aurait saisi l’opportunité de la visite du président en exercice de la CEEAC pour « sauver » son « frère ». Lors de sa visite à Libreville, le Président centrafricain a rencontré le chef de la transition gabonaise, Brice Oligui Nguema. Les deux ont évoqué la possibilité d’un exil d’Ali Bongo au Maroc.
Une proposition qui ne surprend guère quand on connait les liens forts unissant le roi marocain et le Gabonais. Une fraternité rappelée par Ali Bongo, lors du 55ème anniversaire du Parti démocratique Gabonais. D’ailleurs, le roi du Maroc a passé ses dernières vacances au Gabon où le souverain dispose d’une résidence. Des relations entre Mohammed VI et Ali Bongo qui font que le roi fait tout pour obtenir l’exil de son frère..