Le drame de Melilla, qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de migrants, pour la plupart des subsahariens, continue de défrayer la chronique. Outre les multiples condamnations à l’international est les appels à l’ouverture d’enquêtes, des précisions ont été apportées sur ces évènements tragiques. «Une première dans l’histoire de l’immigration irrégulière au Maroc».
«Ce n’est pas la première fois que des migrants tentent de rejoindre Melilla. Il y a eu pas mal de tentatives par le passé. Ce sont des migrants basés dans le Nord du Maroc, qui résident dans des forêts, qui ont des campements de fortune et à la moindre occasion essaient de sauter cette barrière pour entrer en Espagne. La particularité de cette dernière tentative est que pour la première fois dans l’histoire de l’immigration irrégulière au Maroc, on constate ce nombre élevé de morts», précise le correspondant de VOA.
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Les associations qui défendent les droits des immigrés subsahariens ont réagi, a ajouté le journaliste, citant notamment «le Collectif des migrants subsahariens dont le responsable accuse que cela est dû à la pression exercée par les policiers marocains sur les ressortissants subsahariens». Le média précise que «ce sont des personnes qui ont quitté beaucoup de pays en Afrique subsaharienne, dont des Soudanais, des Sénégalais, des Guinéens, des Burkinabè, des Ghanéens, des Nigérians…».
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«Une fois au Maroc, ils s’installent à Nador, ville située au Nord du Maroc et qui n’est pas très loin de cette barrière (Melilla). Une fois à Nador, ils logent dans des forêts. D’après des rangers qui ont réagi, les policiers marocains ont accentué la pression sur ces migrants dont ils brûlaient régulièrement leurs camps, les déguerpissaient des lieux. C’est cette pression atroce qui a poussé ces migrants à réagir de manière violente», poursuit le journal.
«Sur les images qui circulent, on voit des migrants qui ont des armes blanches, des bâtons, des gourdins et qui étaient décidés à faire face», rapporte le média. Des affrontements qui ont abouti à la mort de dizaines de migrants. L’Organisation des Nations Unies, l’Union Africaine et des organisations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé ces violences et appelé à l’ouverture d’une enquête pour mettre la lumière sur ce drame.
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