Le Maroc est réputé être l’un des pays les plus touristiques du monde. Ce n’est pas seulement dû aux paysages naturels spéciaux et aux monuments historiques du pays. C’est dû aussi à la culture et à l’hospitalité légendaire du peuple marocain. Mais sur certains aspects, l’Européen est mieux traité que le citoyen local.
Les Marocains aiment les étrangers et ils apprécient leur respect pour la culture locale alors même que leur culture occidentale les a menés vers la prospérité dont ils jouissent dans leur pays. Malheureusement, beaucoup de Marocains remarquent que ce respect populaire envers les étrangers a affecté même les autorités juridiques du Maroc. En effet, les Européens bénéficient d’un grand respect, parfois même exagéré, de la part de la police marocaine. En plus, ils jouissent directement de l’aide juridique devant les tribunaux marocains et obtiennent même des verdicts impartiaux dans des temps records. Cependant, qu’en est-il du peuple marocain quand il se tient devant la justice ?
Le citoyen marocain hait alors le tribunal
Les Marocains, dont une grande partie relève d’une classe sociale pauvre, sont souvent incapables de payer les frais d’avocats en cas de délit, ou de suspicion de délit. Ils savent que personne ne les défendra véritablement en cas d’accusations, car il est bizarrement difficile pour un Marocain de prouver légalement sa pauvreté devant les administrations du pays. Même les Marocains qui respectent la loi craignent la justice et préfèrent alors abandonner leurs droits à réparations car les frais de cette demande sont très élevés dans les tribunaux administratifs.
Le citoyen marocain hait alors le tribunal puisqu’il pense que ce dernier ne peut que le condamner. Cependant, le citoyen sait aussi que le tribunal marocain est chéri par les Européens qui sont convaincus que les tribunaux existent pour rendre service aux citoyens étrangers. Pire encore, les autorités marocaines respectent les étrangers à tel point qu’ils refusent de les condamner pour des crimes commis contre des citoyens marocains et mon histoire prouve cela.
Esclavagisme qui rappelle la période coloniale européenne
Je suis en effet un ingénieur de la marine marchande qui travaillait à bord d’un navire pour un salaire de moins de 300 euros par mois. Le capitaine espagnol acceptait qu’on travaille plus que 12 heures de suite à bord de son navire sans même que les autorités marocaines réagissent à cet esclavagisme qui rappelle la période coloniale. Les instituts et les autorités marocaines permettaient au capitaine et à ses amis européens de tirer profit de notre travail et de notre crainte envers les tribunaux marocains pour récolter des bénéfices pour une entreprise non marocaine.
Mon histoire avec cette entreprise a même fini par une humiliation flagrante du capitaine espagnol contre moi devant les autorités du port de Tanger-Ville. Le capitaine avait décidé de me chasser de son navire sans aucun préavis ni avertissement préalable. Et cela, malgré mon travail acharné de 12 heures, pendant la nuit, au port de Tarifa, pendant que les Européens de mon navire dormaient tranquillement et malgré le fait que je n’ai jamais commis une faute grave sur le navire.
Le colonialisme européen persiste sur les rives marocaines
Mon histoire ne s’est pas terminée à ce stade, car les Européens, qui m’exploitaient comme un esclave, ont refusé de comparaître devant le tribunal de Tanger. Et au final, le juge marocain a classé mon dossier, malgré mes éléments de preuves. Pire encore, la police espagnole et les autorités marocaines n’ont même pas obligé l’entreprise et le capitaine espagnols à assister au jugement au tribunal de cassation à Rabat.
Les autorités espagnoles demeurent sûrement ébahies par un Maroc qui a accepté que l’auteur, le poète et le chercheur bien connu, votre serviteur Akram Louiz, soit exploité comme un esclave et humilié par un Espagnol. Les autorités marocaines pensent probablement que les Européens valent plus que Akram Louiz qui a laissé derrière lui d’autres esclaves de la marine marchande marocaine, tous convaincus que le colonialisme européen persiste encore sur les rives marocaines.
Une égalité entre le Marocain pauvre et les étrangers
Akram Louiz et tous les Marocains prouvent leur citoyenneté en écrivant et en criant contre les inégalités au Maroc, dans tous les médias du monde. Quand est-ce que les autorités marocaines se réveilleront-elles pour tendre la main à leur peuple et pour valoriser la nationalité marocaine aux yeux des pauvres du Maroc ?
Le Maroc est un pays qui a besoin que son peuple se tienne ferme et courageux contre les complots et les menaces qui guettent la sécurité du royaume. Cependant, le peuple du Maroc ne choisira de réagir que si l’égalité s’instaure au Maroc entre le Marocain pauvre et les étrangers ou les riches. L’amour du peuple envers sa patrie est une richesse nécessaire pour la pérennité de tout pays et qui a besoin d’être développée grâce aux efforts rationnels et honnêtes de tous les dirigeants du Maroc !
Par Akram Louiz : Auteur, poète, Lieutenant de première classe de la marine marchande