Maroc/Espagne : une visite d’Etat sous le signe de l’immigration clandestine


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Drapeau de l'Espagne
Drapeau de l'Espagne

José Maria Aznar et son épouse ont effectué un voyage officiel en début de semaine dans le royaume chérifien. Une visite marquée par le problème de l’immigration illégale qui va crescendo d’un bout à l’autre du détroit, large d’à peine 15 kilomètres.

La visite d’Etat du Premier ministre espagnol José Maria Aznar, au Maroc les 8 et 9 mai, est allée bien au-delà de la traditionnelle rencontre d’investiture. Traditionnellement en effet, le chef de l’exécutif espagnol consacre sa première visite d’Etat au royaume chérifien.

Nul doute que la recrudescence de l’immigration clandestine par le détroit de Gibraltar a été au centre des conversations entre le chef du gouvernement ibérique et son homologue marocain, Abderrahmane Youssoufi. De fait en début de mois, le détroit a connu un nouvel épisode tragique dans le drame qui se joue depuis des années entre Tanger et Algesiras. Sur la vingtaine d’« espaldas mohadas » (épaules mouillées), des immigrés clandestins qui tentaient de rejoindre la côte andalouse à bord d’une barque surchargée, seul un jeune Marocain de 28 ans a survécu.

40% de plus que l’année dernière

Nullement découragée par l’issue fatale de cette tentative, l’immigration a repris de plus belle. Environ 80 immigrants d’origine maghrébine ont été arrêtés le lendemain du drame près de Tarifa. Depuis janvier 128 embarcations contenant quelque 1 500 immigrés clandestins ont été interceptées par les douanes espagnoles. Soit 40% de plus qu’en 1999 au cours de la même période.

Or cette question empoisonne les relations entre l’Espagne et son second partenaire commercial, avec un volume global d’échanges de 300 milliards de pesetas, au moment même où Madrid pousse l’Europe à soutenir la libéralisation progressive de la société marocaine.

Pressées d’agir afin de desserrer cette étreinte qui pèse sur l’Espagne, les autorités de Rabat cèdent à la vieille revendication territoriale, en rappelant que les enclaves espagnoles en territoire chérifien de Melilla et Ceuta constituent un point de fixation de l’immigration clandestine.

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