Les autorités marocaine ont annoncé ce lundi l’arrestation de Nasser Zefazafi, chef du mouvement de protestation qui a secoué la région nord du Rif ces derniers mois.
Nasser Zefzafi a été arrêté après qu’un mandat ait été délivré contre lui pour avoir interrompu un sermon de prière vendredi dans une mosquée dans la ville côtière nord d’Al-Hoceima et appelé à de nouvelles manifestations, ont indiqué les responsables.
Le procureur d’Al-Hoceima a déclaré que Zefzafi était détenu «avec d’autres personnes» et transféré à Casablanca, sans fournir d’autres précisions sur les arrestations.
Des centaines de manifestants, principalement jeunes, se sont rassemblés dans deux quartiers de la ville, dimanche soir, chantant « L’état est corrompu » et « Nous sommes tous Zefzafi« , rapporte l’agence de presse AFP.
Selon une déclaration du procureur général d’Al-Hoceima effectuée dans l’agence de presse officielle du PAM, les arrestations d’une vingtaine de personnes ont eu lieu vendredi et samedi pour « menace sur la sécurité nationale » dans le royaume nord-africain.
« L’enquête préliminaire a révélé que ces individus auraient reçu des transferts d’argent et un soutien logistique pour mener des activités de propagande dans le but de saper l’intégrité du Royaume et l’allégeance des citoyens à l’Etat marocain et à ses institutions« , a déclaré le communiqué.
Des militants et des résidents locaux ont déclaré que des affrontements ont éclaté dans la ville après que les autorités ont cherché à arrêter un militant. Tout a commencé quand Nasser Zezafi, le leader de ce mouvement nommé Hirak a interrompu la prière du vendredi pendant le prêche de l’imam à la mosquée. Il y dénonçait l’instrumentalisation de la religion de la part des voies officielles, à des fins politiques. Le religieux affirmait, dans son prêche, que le mouvement de contestation dans la ville s’apparentait à de la fitna, à savoir la division des musulmans rapporte RFI.
Les manifestations politiques sont rares au Maroc, mais les tensions dans Al-Hoceima ont été mijotées depuis octobre après la mort d’un poissonnier qui a été écrasé à l’intérieur d’un camion à ordures tout en essayant de récupérer des poissons confisqués par la police.
Sa mort a déclenché une colère contre les abus officiels ou la corruption, et a suscité certaines des plus grandes manifestations depuis le printemps arabe en 2011.
Samedi, des responsables de la santé ont déclaré que trois policiers ont été grièvement blessés après les affrontements vendredi. Les militants disent que plusieurs manifestants ont également été hospitalisés.