Alors qu’il était très attendu au Maroc et en Algérie, le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a annulé sa tournée vers ces deux pays dont les relations deviennent de plus en plus tendues.
C’est la porte-parole de John Kerry qui a annoncé ce vendredi, dans un communiqué, que le Secrétaire d’État américain était dans l’obligation de reporter ses visites en Algérie et au Maroc dans le cadre de sa tournée dans la région. Le motif avancé : Kerry doit se rendre en urgence à Genève pour des discussions sur le nucléaire iranien.
John Kerry a-t-il cherché à esquiver la lancinante question de l’indépendance du Sahara occidental ? Rien n’est moins sûr, surtout que sa visite coïncide avec un moment où le roi Mohammed VI est convaincu que le Maroc « n’a pas à recevoir de leçon (…) ». Pourtant, dans l’agenda chargé du Secrétaire d’Etat américain, figurait en bonne place une visite en Algérie et au Maroc. Sauf que John Kerry a tout bonnement annulé ses deux rendez-vous si importants, tout en donnant des garanties de sa présence au Moyen Orient ce week-end. Selon la porte-parole du Secrétaire d’Etat américain, les Etats-Unis « attachent beaucoup d’importance » à ses relations « avec l’Algérie et le Maroc, et le Secrétaire Kerry a hâte de diriger dans l’avenir les délégations américaines pour un dialogue stratégique dans ces pays ». Quel avenir cependant ? Sans doute pas proche, car la porte-parole a en outre précisé que John Kerry se rendra aux autres rencontres prévues au Moyen-Orient, dont les Émirats arabes unis durant le week-end, sans toutefois mentionner les noms du Maroc et de l’Algérie. Une croix qui semble portée sur ses séjours marocain et algérien, alors qu’il était très attendu sur bien des questions.
Déjà jeudi, le leader du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, avait indiqué espérer que la prochaine visite du Secrétaire d’État américain au Maroc, dans le cadre de sa tournée dans la région, favorisera une évolution dans les négociations avec le royaume chérifien pour le règlement de la question sahraouie. Une question visiblement difficile à trancher pour John Kerry, sachant que Rabat et Alger ont deux positions opposées sur la question sahraouie. Rabat propose une autonomie du territoire sous sa tutelle, tandis qu’Alger soutient les indépendantistes du Front Polisario, qui réclament un référendum d’autodétermination. Ce qui a sans doute contribué à rendre davantage difficile la tâche de Jonh Kerry qui a visiblement préféré éviter la patate chaude qu’est le Sahara occidental, du moins, pour le moment.