L’après-Abdelaziz Bouteflika pourrait être assez révélateur s’agissant des relations jusque-là très heurtées, entre le Maroc et l’Algérie, deux pays du Maghreb voisins, et dont les peuples sont plus que jamais proches. Avec notamment l’élection d’un nouveau Président en Algérie.
Dans son message de félicitation à Abdelmadjid Tebboune, le roi du Maroc appelle le nouveau Président d’Algérie à une confiance réciproque et à un dialogue constructif entre les deux nations. Un nouvel appel du pied de Mohammed VI envers l’Algérie. Ce n’est en effet ni la première main tendue du roi, et pour sûr, ce ne sera pas la dernière fois que Mohammed VI aura tout tenté pour normaliser les relations entre les deux pays. Sauf que jusqu’ici, le voisin algérien, sous les auspices de l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika, n’a jamais semblé vouloir signer la paix des braves. Malgré les multiples appels pour la relance du dialogue faits par le roi Mohammed VI, visiblement droit dans ses bottes, son aîné Abdelaziz Bouteflika a toujours fait la sourde oreille. Les détails.
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Le 1er novembre 2018, le roi Mohammed VI a adressé un message au chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion de l’anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954. Dans ce message, Mohammed VI avait indiqué que le Maroc « exprime ses chaleureuses félicitations et ses sincères vœux de santé et de bonheur au Président algérien, et de davantage de progrès et de prospérité au peuple algérien frère sous la sage conduite de M. Bouteflika ». Mohammed VI, encore une fois, la énième depuis des années, avait saisi l’opportunité pour appeler l’Algérie à un dialogue direct. « Nul besoin qu’une tierce partie joue entre nous les intercesseurs ou les médiateurs », avait soutenu le souverain. Mais cet appel semblait être tombé dans l’oreille d’un sourd. Le roi du Maroc ne se décourageait pas pour autant.
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En effet, Mohammed VI, avait une fois de plus, saisi l’opportunité de la commémoration de la Marche verte, le 6 novembre 2018, pour affirmer que « le Maroc est ouvert à d’éventuelles propositions et initiatives émanant de l’Algérie, pour désamorcer le blocage dans lequel se trouvent les relations entre les deux pays voisins frères ». Sauf qu’Abdelaziz Bouteflika, dans son message de félicitations au roi Mohammed VI, à l’occasion du 63ème anniversaire de l’indépendance du Maroc, le dimanche 18 novembre 2018, s’est limité à dire ceci : « il m’est particulièrement agréable, au moment où le peuple marocain frère célèbre le 63ème anniversaire de sa glorieuse indépendance, de vous adresser mes chaleureuses félicitations et mes vœux les meilleurs, priant Dieu Tout-puissant de vous accorder, ainsi qu’à la famille royale, santé et bien-être et davantage de progrès et de prospérité au peuple marocain frère, sous votre direction éclairée ». Ignorant royalement les multiples appels au dialogue lancés par Mohammed VI.
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Cette position de Bouteflika n’a jamais altéré la volonté de Mohammed VI de voir les deux peuples se retrouver après tant d’années perdues dans une brouille inutile. En effet, saisissant l’occasion du discours du Haut Trône, formulé le lundi 29 juillet 2019, le roi Mohammed VI réaffirmait sa proximité nouvelle avec son voisin algérien, mettant en avant la victoire des Fennecs lors de la CAN 2019 comme une victoire du Maghreb. « La dernière illustration en date de cette proximité remonte à la Coupe d’Afrique des Nations, organisée récemment dans le pays frère d’Egypte, au cours de laquelle le roi et le peuple du Maroc, dans un élan spontané et sincère, ont témoigné leur sympathie et leur soutien enthousiastes à la sélection algérienne. Ils se sont joints au peuple algérien pour partager sa fierté, à la suite du sacre mérité lors de cette compétition, car, cette victoire, ils l’ont ressentie comme étant aussi la leur », avait insisté Rabat, qui n’a de cesse prôné l’unité des deux pays frères.
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En espérant que le nouveau dirigeant d’Algérie opte pour la rupture et réponde favorablement aux cris du cœur de Mohammed VI et ainsi ensevelir les pratiques de Bouteflika. Car force est de reconnaître le roi du Maroc a fait des pieds et des mains pour voir unis leurs deux peuples. S’il n’a pas supplié Abdelaziz Bouteflika, resté de marbre jusqu’à la dernière seconde avant son départ du pouvoir, chassé par le peuple. Aujourd’hui, c’est un tout autre homme qui est à la tête de l’Algérie. Son nom, Abdelmadjid Tebboune, et il semble ne pas s’opposer à la réouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie. D’où l’espoir d’une signature prochaine de la paix des braves Marocaines et Algériennes, la paix des braves Algériens et Marocains.