Une pétition pour le rapprochement du Maroc et de l’Algérie a été lancée ce week-end. Elle a rassemblé déjà plus de 800 signatures, dont celles d’intellectuels ainsi que de politiques marocains et algériens.
Des universitaires marocains et algériens ont lancé une pétition à l’adresse des pouvoirs marocains et algériens afin de « considérer la construction maghrébine ». Ces derniers rappellent l’importance de la cohésion maghrébine et invitent les dirigeants de ces pays à « cesser de dresser les deux peuples l’un contre l’autre par la surenchère et l’agitation médiatique ». La pétition a réuni plus de 800 signatures ce week-end. « Les relations officielles entre nos deux pays ne cessent, depuis des décennies, d’aller de mal en pis. Nul doute qu’il y a des raisons à cette dégradation au nombre desquelles nous pourrions citer le poids de l’héritage colonial, le caractère autoritaire des systèmes de gouvernement institués après les indépendances, ainsi que le déficit d’initiatives indépendantes de la part des intellectuels et de la société civile en Algérie ainsi qu’au Maroc », expliquent les initiateurs de la pétition.
L’épineux dossier du Sahara occidental est très souvent la source des discordes politiques qui opposent ces deux pays. « Nous observons qu’au moindre signe de détente entre les deux Etats, celle-ci est avortée », lit-ont dans le texte de la pétition. « Nous tenons à signaler que le problème du Sahara occidental doit être réglé dans le cadre des Nations Unies et ne doit pas hypothéquer l’avenir de nos deux peuples », affirme le sociologue Zoubir Arous.
La pétition appelle à « régler les problèmes en suspens entre les deux pays avec sagesse, dans le respect des intérêts communs », à « laisser le traitement de la question régionale du Sahara aux institutions onusiennes spécialisées », et à, enfin « permettre aux instances de concertation et de coopération maghrébines d’accomplir leurs missions ». « Pour le moment, nous étudions les prochaines étapes pour concrétiser cet appel », précise Zoubir Arous.
Le « laxisme » du Maroc
Cette pétition est lancée alors que, selon certains médias, l’Algérie aurait décrété un boycott de « toutes les activités et rencontres prévues entre les deux pays au Maroc ». Outre le conflit du Sahara occidental, selon le quotidien arabophone El-Bilad, ce boycott fait suite à la profanation du drapeau algérien par un Marocain le 1er novembre 2013 à Casablanca. Le site marocain médias24 précise que « l’Algérie accuse les autorités marocaines d’être derrière cet acte de profanation, ce qui est évidemment peu crédible ».
« Les premiers signataires de la pétition, du côté algérien, sont les universitaires Zoubir Arrous, Mustapha Nouicer et Mohamed Hennad. Du côté marocain, les premiers signataires, également des universitaires, sont Mokhtar Benabdelaoui, Abd eddine Hamrouche et Mahdjouba Kebabi. On dénombre parmi les signataires algériens, le premier secrétaire du FFS, Ahmed Betatache, et le président de Laddh, Mustapha Bouchachi. La pétition a été signée également par l’ancien diplomate marocain, Mohamed Zenir, et le romancier Rachid Beghanem », précise le journal El Watan.
Le blog Diasporasaharaui reproche à ces « intellectuels, peut-être bien intentionnés », de ne pas tenir compte « de la réalité tragique des Sahraouis, principale question de l’heure ». Le bloggeur titre sa chronique : « Un appel qui pue le Makhzen ». Il estime que cet appel est avantageux pour le Maroc puisqu’il « absout » les « accusations d’autoritarisme » portés contre le palais.