Le Maroc et l’Algérie se crêpent le chignon en Azerbaïdjan


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Abdelmadjid Tebboune et Mohammed VI
Abdelmadjid Tebboune et Mohammed VI

L’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, et son homologue algérien, Amar Bendjama, ont eu un échange houleux, en Azerbaïdjan. Les deux diplomates se sont verbalement affrontés, lors de la séance de clôture de la réunion ministérielle du Mouvement des Non-Alignés, à Bakou.

L’ambassadeur algérien a accusé le Maroc de s’en prendre à l’Algérie, sans le citer. Le diplomate algérien avait usé de ses droits de réponse pour charger son homologue marocain. En réponse, Omar Hilale a précisé ne pas avoir nommément cité l’Algérie dans son discours. Contrairement, dit-il, au ministre algérien qui avait abordé la question du Sahara Occidental.

Solidarité avec les causes palestinienne et sahraouie

A l’entame de son discours, Amar Bendjama avait rappelé les propos du ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf. Ce dernier avait salué « les positions de principe du MNA (Mouvement des Non-Alignés, ndlr) et sa solidarité constante avec les causes palestinienne et sahraouie face aux tentatives d’obscurcissement, de déformation, de tromperie et de désinformation auxquelles elles sont confrontées ».

Hilale a dit regretter que l’Algérie puisse se permettre de parler de la Charte des Nations Unies et des principes de Bandung. Privilège qui n’est pas accordé au Maroc. Selon le diplomate marocain, l’Algérie pouvait se vanter des résolutions du Conseil de Sécurité, mais s’offusquait lorsque le Maroc rappelait son rejet de ces mêmes résolutions.

La question du Sahara comme une cause

Déplorant l’ignorance de l’histoire du Sahara par le représentant algérien, l’ambassadeur marocain a également rappelé que ces provinces étaient marocaines depuis des siècles. Ce, dit-il, jusqu’à l’invasion espagnole en 1884. Et Hilale de déclarer que les Marocains considèrent la question du Sahara comme une cause. Non sans accuser que pour l’Algérie, cette question constitue un agenda d’adversité, d’hostilité et de déstabilisation non seulement du Maroc, mais de tout le Maghreb.

Ce n’est pas la première fois que l’Ambassadeur Omar Hilale déclenche la colère de l’Algérie. En novembre 2022, alors interpellé sur la mention faite par le Secrétaire général de l’ONU au sujet des enfants soldats dans les camps de Tindouf, Omar Hilale avait chargé l’Algérie, estimant qu’Antonia Guterres « a confirmé, pour la première fois, le recrutement des enfants soldats dans les camps de Tindouf ». Une « confirmation », qui, selon lui, « rend justice au Maroc ».

Hilale, un habitué des attaques contre Alger

Pour le diplomate marocain, cela conforte les appels incessants du royaume, « pour attirer l’attention de l’ONU et de la communauté internationale sur l’enrôlement forcé d’enfants soldats, y compris des filles, par le Polisario… Cet embrigadement se poursuit dans les camps de Tindouf, sur le sol algérien, en toute impunité et en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité et des conventions et instruments internationaux ».

Un an plus tôt, le Maroc dénonçait les conditions du « vaillant peuple kabyle ». Une sortie d’Omar Hilale qui n’était pas sans conséquences. Le 24 septembre, Alger avait pris la décision de rompre les relations diplomatiques avec Rabat. Au terme d’un Conseil Suprême de Sécurité, présidé, le mercredi 22 septembre 2021, par le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie fermait son espace aérien aux avions marocains et ceux immatriculés au royaume.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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