Le gouvernement marocain rencontre depuis ce lundi les centrales syndicales les plus représentatives à l’occasion d’un nouveau sommet du dialogue social. Les rencontres interviennent dans un contexte économique et sociale délicat.
Dans le cadre d’un nouveau rassemblement du dialogue social, le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, reçoit depuis ce lundi à Rabat les centrales syndicales les plus représentatives du royaume : la Confédération Démocratique du Travail (CDT, opposition), l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM, proche du parti de l’Istiqlal), l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM, proche du PJD), la Fédération démocratique du travail (FDT, proche de l’USFP) et l’Union marocaine du travail (UMT, opposition).
Les syndicats réclament l’augmentation des salaires pour les employés du secteur public, mais aussi des promotions de grade, une réforme des retraites, des aides à la scolarisation des enfants, une taxation des revenus et une amélioration des conditions de travail. Le coût estimé de toutes ces opérations s’élève à 43 milliards de dirhams (3,89 milliards d’euros).
La première centrale syndicale à s’être entretenue avec des membres du gouvernement est l’UMT. Son secrétaire général, Miloud Moukharik, a indiqué ce lundi à la presse avoir informé Abdelilah Benkirane des revendications de la classe ouvrière dans tous les secteurs, dont la protection des libertés syndicales qui sont, selon lui, « violées au vu et au su de tout le monde ». « Sans libertés syndicales, l’on ne peut parler de démocratie dans ce pays », a-t-il ajouté. Cette première rencontre, qui vient inaugurer une nouvelle série de rencontres entre le gouvernement et les centrales syndicales, a eu lieu en présence du ministre d’Etat, Abdellah Baha, du ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser et du ministre de l’Economie et des Finances, Nizar Baraka.
Benkirane s’engage mais attend un retour
Le gouvernement s’est dit prêt à dialoguer avec les partenaires sociaux et à mettre en pratique les accords-cadres conclus le 26 avril 2011. Toutefois, il prévient que les discussions ne devront pas tourner qu’autour des revendications. Benkirane invite les syndicats à adhérer aux projets de l’Administration publique.
« Il faut d’ abord institutionnaliser le dialogue social à travers l’instauration d’un dialogue sérieux », a estimé Abderrahmane Azzouzi, Secrétaire général de la FDT, rapporte Maghreb Emergent. De son côté, le Secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, attend des décisions concrètes de la part du gouvernement. « Pas de dialogue seulement pour dialoguer ou papoter », a-t-il annoncé.
Ce prochain round intervient au moment où plusieurs grèves sont programmées dans les secteurs de l’enseignement, de la santé ou encore des collectivités locales, ainsi que plusieurs manifestations des cadres et diplômés-chômeurs. Depuis l’augmentation du prix des carburants, les tensions n’ont cessé de s’intensifier au Maroc. D’ailleurs, l’annonce avait fait l’effet d’une bombe chez les professionnels du transport. Les rencontres entre le gouvernement et les centrales syndicales se poursuivront tout au long de la semaine.
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