Ils étaient près de 500 migrants subsahariens à avoir tenté ce dimanche de traverser la frontière qui sépare le royaume du Maroc à l’enclave espagnole Melilla.
Près de 500 migrants subsahariens ont tenté ce dimanche de rejoindre l’enclave espagnole de Melilla, situé au nord du Maroc. Les forces de l’ordre ont dû se montrer menaçant, notamment à bord d’un hélicoptère, afin que le groupe de migrants daigne se disperser. Selon les autorités marocaines, personne n’a réussi à franchir la frontière. Les dispositifs de surveillance se sont accrus. Il n’en demeure pas moins que certains migrants, comme les fois précédentes, sont restés durant plusieurs minutes à plus de sept mètres du sol, accrochés aux grillages qui séparent l’Europe de l’Afrique. C’est la troisième fois en un mois qu’une telle action a lieu, rapporte Afrique Inside.
Ces derniers mois, plusieurs milliers de migrants ont tenté de forcer la frontière qui sépare les deux royaumes. Du côté de Ceuta, autre ville autonome espagnole située dans le nord du Maroc, la situation n’est guère plus joyeuse. Alors qu’à Melilla la capacité d’accueil dans les structures d’hébergement n’excède pas 480, il y a près de 2 500 migrants présents sur le territoire. La situation risque de dégénérer à chaque instant, selon des observateurs.
En 2013, plus de 4 300 migrants ont pénétré dans l’enclave espagnole, et les ONG s’attendent à une augmentation d’ici la fin de l’année, pour atteindre le chiffre de 7 000. Outre le Maroc, qui a toutefois considérablement amélioré la surveillance des frontières, l’Union européenne (UE) est pointée du doigt. Aucun accord global de coopération entre les pays concernés n’existe réellement. De plus, l’UE ne verse que peu de moyens aux pays confrontés à l’arrivée des migrants.
Les droits de l’Homme… à l’eau !
Par ailleurs, le Maroc et l’Espagne sont accusés par des dizaines d’ONG de ne pas respecter les droits de l’Homme. Les mauvais traitements infligés aux migrants ont retenu l’attention. Notamment après la mort, il y a quelques semaines, d’une quinzaine de migrants qui tentaient de rejoindre les côtes à la nage. Les autorités espagnoles ont été accusées d’avoir tiré des balles en caoutchouc afin de provoquer la noyade des personnes concernées. Depuis ce grave incident, les forces de l’ordre ont pour consigne de ne plus utiliser le matériel anti-émeute.
Face aux appels incessant de l’Espagne et du Maroc, l’UE fait la sourde oreille. Au même titre que Lampedusa, Ceuta et Melilla pourraient bientôt se retrouver dans une situation intenable.