Dans son tract de campagne, Marine le Pen fait la promotion de la Françafrique, en se vantant de sa rencontre avec le dictateur Tchadien Idriss Déby, au pouvoir depuis 27 ans.
Marine le Pen a été récemment1 reçue par un des dictateurs les plus sanglants de la Françafrique, et s’en vante dans son tract de campagne de l’entre-deux-tours.
Cette visite purement intéressée au dictateur Tchadien n’avait comme principal objectif que d’essayer de faire croire à une supposée stature internationale de la candidate. Cette rencontre est la preuve du mépris de Marine Le Pen pour le peuple tchadien et pour les Africains en général, et est une illustration de son soutien à des régime autoritaires.
Marine Le Pen fait ainsi la promotion de la Françafrique et du dictateur Tchadien, alors même que l’actualité, avec l’arrestation récente de militants de la société civile Tchadienne 2 3, remet sur le devant de la scène, une fois de plus, les violations des droits de l’Homme dont sont victimes les Tchadiens.
Quand Mme Le Pen affirmait lors de sa visite au dictateur tchadien vouloir rompre avec la Françafrique 4, elle perpétue ainsi un double discours, inique, maintes fois entendu par ailleurs. Un double discours et un soutien au dictateur Tchadien, comme l’ont fait tenu et apporté avant elle Nicolas Sarkozy ou François Hollande – et à travers ce dernier, son ministre de la Défense M. Le Drian.
M. Macron indique quand à lui dans son programme qu’il souhaite une nouvelle politique en Afrique et la paix sur ce continent. S’agit-il d’une « paix » qui servira aux entreprises française au prix d’un soutien à des dictateurs pour les aider à se maintenir au pouvoir (Tchad, Cameroun, Gabon, Congo, Mauritanie…) ? Ou s’agit-t-il d’une paix pour les Africains eux-mêmes afin qu’ils puissent vivre dignement, dans des pays démocratiques, avec des dirigeants qu’ils se seront librement choisis ?
La vision court-termiste d’une coopération militaire avec la dictature d’Idriss Déby, qu’a pratiqué M. Le Drian, soutien à M. Macron, pour aider à la lutte contre les terroristes installés dans le sahel (la seule chose qui semble intéresser les politiques français) tout en facilitant la répression tout aussi réelle du clan Déby sur la population tchadienne (le sort des Tchadiens étant la dernière roue du carrosse), est-ce là la position de M. Macron ?
Quelle voix ont Mme Le Pen et M. Macron pour les citoyens et militants des droits de l’homme Tchadiens arrêtés arbitrairement, emprisonnés, torturés ?
Aucun des deux candidats n’a en tous cas annoncé la nécessité de mettre enfin un terme à la coopération sécuritaire que la France maintient avec le Tchad et ce régime dictatorial dénoncé de toutes parts.