Mariana Ramos, enfant du Cap-Vert adoptée par la France, a une voix d’or et un tempérament de feu. Les compositions de son premier album, Di dor em or, bien que teintées de sodade, touchent plus à la « morabeza ». Le mot capverdien est synonyme d’amour, de douceur et de spontanéité. Un cocktail à écouter d’urgence.
Di dor em or. Traduction du créole capverdien : De douleur en or. Pour exprimer le passage de la tristesse à « une vie de grâce et de lumière ». C’est ce que chante Mariana Ramos, beauté cap-verdienne à la voix d’or. Voix changeante, qui s’adapte aux musiques et aux thèmes avec sincérité : la joie la plus pure qui se voile de « sodade », l’invite à la fête qui se noie dans la célébration de l’amour.
Sur ce premier album sorti en mars 2000, Mariana chante en créole capverdien et s’est entourée de « grands frères » reconnus. Téofilo Chantre d’abord, qui, comme elle, est arrivé en France assez jeune. « Nous nous connaissons depuis plus de quinze ans. Quand nous avons commencé à travailler ensemble, il n’était pas du tout connu », explique Mariana. Pour l’album, Téofilo lui écrit quatre compositions, l’accompagne à la guitare et s’occupe des arrangements.
Influences brésiliennes et jazzy
Nazalio Fortes, grand compositeur capverdien installé à Rotterdam, lui offre deux titres et apparaît sur les autres à la guitare, au clavier et aux arrangements. « Cet album a nécessité deux ans de travail. Je préfère ne pas compter les allers-retours que j’ai effectués entre Paris et Rotterdam ! » se souvient la chanteuse. Mais le résultat en vaut la peine. Di dor em or s’éloigne de la tradition capverdienne pour se frotter aux diverses influences musicales de Mariana : la musique brésilienne ou africaine, le jazz et la morna.
« Je me cherchais un peu pour ce premier album. J’avais envie de mélanger toutes les musiques que j’écoute et que j’aime. » L’album est produit par Morabeza Records : « C’est mon grand-frère qui a repris le label. Il appartenait à mon grand-père qui avait à l’époque (les années 60, ndlr) produit le premier album de mon père », souligne Mariana. Car le papa, Antonio, « Toy », Ramos a fait partie d’un des premiers groupes capverdiens à tourner en Europe, Voz de Cabo Verde. Guitariste, il joue sur l’un des morceaux acoustiques de Di dor em or. « J’ai voulu faire ce premier album toute seule, mais mon père, qui un excellent guitariste, sera plus présent sur le second. Il y aura même ses compositions. »
Un deuxième album, sur lequel Mariana travaille, qui sera « très différent du premier. Les morceaux seront probablement plus traditionnels sans que les arrangements le soient forcément. » En attendant le deuxième opus de la belle, vous pourrez la croiser dans différents concerts à Paris ou aux Lilas, la ville qu’elle habite.
Pour commander le disque Di dor em or, de Mariana Ramos, chez Morabeza Records.
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