Un phénomène inquiétant se produit au Maroc et qui devrait intéresser les organismes de défense des droits de l’enfance, u royaume et à l’international. Sur la seule année 2020, près de 20 000 demandes de mariage de filles mineures ont été adressées aux autorités du royaume.
Les hommes marocains ont un comportement qui devrait être passé à la loupe pour en déterminer la cause. Des pratiques étranges que les autorités valident, en lieu et place de les bannir. Alors que dans les autres pays, les mineures sont protégées, garçons comme filles, les encourageant à rester sur les bancs de l’école, au Maroc, c’est tout le contraire. Les filles sont données en mariage de façon précoces.
Ce mardi 23 novembre, lors d’un séminaire tenu avec le ministère marocain de l’Éducation nationale, dans la ville de Banjarir, la justice marocaine a annoncé que les tribunaux de ce pays d’Afrique du Nord avaient reçu, au cours de la seule année 2020, près de 20 000 demandes de mariage de filles âgées de moins de 18 ans. Pour être plus précis, ce sont des filles mineures qui sont demandées en mariage.
En lieu et place d’un refus, c’est carrément un quitus qui est délivré à un nombre important de ces hommes demandant en mariage des filles mineures. Selon des informations fournies le procureur général Hassan Al-Daki, sur les 19 226 demandes d’autorisation d’épouser une mineure qui ont été déposées devant les tribunaux marocains, en 2020, quelques 13 335 autorisations de mariage ont été délivrées.
Un phénomène préoccupant, dans la mesure où cette pratique, qui doit être une exception, tend à se normaliser dans un pays comme le Maroc où la loi permet le mariage au filles ayant atteint la majorité légale fixée à 18 ans. Au Maroc, tout homme voulant épouser une fille âgée de 15 à 18 ans doit obtenir l’autorisation d’un juge. Par ailleurs, la loi interdit aux garçons de se marier avant 18 ans.
D’ailleurs, des associations de défense des droits appellent à une modification de la loi afin d’éviter le mariage aux fille âgées de moins de 18 ans. Appelant à se soucier de l’intérêt de l’enfant, le procureur général a insisté sur l’importance de ne pas vider l’exception de cette loi de son contenu. « Si les juges ne sont pas responsables du grand nombre de demandes visant à marier des mineures, alors nous en sommes tous responsables », a déploré Hassan Al-Daki.