La Marine italienne a secouru, dans la nuit de jeudi à vendredi, 896 migrants venus d’Afrique subsaharienne.
Une nouvelle vague de migrants subsahariens, au total 896, a été secourue dans la nuit de jeudi à vendredi par la Marine italienne au large de la Sicile, au sud de l’Italie. Le sauvetage a été réalisé en coopération avec les garde-côtes et les patrouilleurs de la police financière, dans le cadre de l’opération Mare Nostrum, lancée en octobre, suite à deux tragédies en mer.
La Frédate Euro a récupéré 336 migrants, dont 44 femmes et 10 enfants, qui se trouvaient à bord de deux bateaux menaçant de chavirer. La Marine a indiqué dans un communiqué avoir transféré 66 d’entre eux sur le patrouilleur Avallone de la Garde des finances. Dans un même temps, la frégate Espero s’occupait de sauver 198 migrants, dont 17 femmes, tandis que le bateau Stromboli en récupérait 108 autres, dont 3 enfants. Enfin, deux patrouilleurs des garde-côtes ont quant à eux sauvé un autre bateau dans lequel se trouvaient 254 réfugiés, dont 53 femmes et 9 enfants.
« Tous ces migrants sauvés dans la nuit (896 personnes en tout, ndlr) ont été transférés vendredi sur le San Giorgio », a précisé la Marine dans le communiqué. Selon le Haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève, 6 000 personnes ont été sauvées en quatre jours par la Marine italienne. Tous ont embarqué depuis la Libye. La porte-parole du HCR, Melissa Fleming, a pour sa part indiqué que la plupart fuyait les « violences, persécutions et conflits ». Ils proviendraient majoritairement de Syrie, d’Erythrée, de Somalie, du Nigeria, de Gambie, du Mali et du Sénégal, a-t-elle précisé. Les Syriens ont été les plus nombreux à débarquer sur les côtes italiennes en 2013, avec plus de 11 300 réfugiés recensés par les autorités.
18 546 migrants secourus en cinq mois
Depuis le 18 octobre 2013 jusqu’au 10 avril 2014, l’Italie a secouru exactement 18 546 migrants, et les chiffres ne font qu’augmenter, selon les déclarations de l’amiral Giuseppe De Giorgi, jeudi, au cours d’une conférence de presse. Il a également précisé que des dizaines de passeurs ont été arrêtés depuis le début de l’automne dernier, dans le cadre de l’opération Mare Nostrum, dont le coût est d’ « environ neuf millions d’euros par mois, entièrement financés sur le budget de la Défense » italienne.
Face à cette situation, le ministre de l’Intérieur italien déplore le manque d’engagement de l’Union Européenne : « L’Europe doit prendre en main la situation. Elle ne peut pas dire que, en ayant donné 80 millions à Frontex (l’agence de surveillance des frontières européennes), elle a résolu le problème ». L’Italie appelle à une aide financière plus conséquente de la part de l’Union Européenne.