Le silence du royaume sur «l’assassinat barbare» de trois ressortissants algériens et celui de la France à l’occasion de la célébration du 67ème anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1654 sont une pilule difficile à avaler pour l’Algérie qui se met en colère. Dans son discours de ce jour, à l’occasion de la célébration de la Marche verte, le roi du Maroc est très attendu en Algérie et dans le monde.
L’Algérie est en colère. Très en colère même et ne s’en cache pas. Ce samedi 6 novembre, la presse algérienne n’a pas raté le roi du Maroc, Mohammed VI, cité nommément et traité de tous les noms. La cause, le silence des autorités royales sur «l’acte ignoble commis par l’armée marocaine contre trois ressortissants algériens, qui plus est, dans un territoire non autonome relevant de l’autorité directe de l’ONU», dénonce L’Expression.
La déclaration du porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Baitas, est jugée anodine, puisque selon le journal, il a rejeté la balle à son chef de la diplomatie. «C’est le ministre des Affaires étrangères qui est responsable des relations diplomatiques et internationales. Si un problème devait se poser, il ferait une déclaration ou un commentaire à ce sujet», a indiqué M. Baitas, selon le média algérien, qui pointe que six jours après l’acte «barbare», aucun mot sur l’attentat.
«Un acte que ni la communauté internationale, encore moins le Makhzen, n’ont condamné», a poursuivi le média algérien, évoquant «un silence méprisant dont se targue la communauté internationale». Le journal, proche du régime algérien, ne se limite pas à charger le Maroc et à interpeller la communauté internationale. Il se permet une petite extrapolation vers la France, et pointe le chef de l’Etat français.
L’Algérie dénonce en effet le silence de «la France dont le Président n’a même pas daigné envoyer un message au chef de l’Etat(algérien), à l’occasion de la célébration du 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1654. Un silence qui absout les crimes du Makhzen. Un silence à même d’encourager le Makhzen à récidiver dans ses hostilités et ses crimes barbares». Et Mohammed VI de recevoir une pluie de piques, à un moment bien choisi : le roi doit en effet prendre la parole, ce samedi 6 novembre.
«Mais qu’attendre d’un pays qui a fait de la fuite en avant, de l’immaturité et de la lâcheté, son paradigme? Qu’attendre du discours que tiendra, aujourd’hui, le roi Mohammed VI, à l’occasion de l’anniversaire de la pseudo « marche verte»? Quel mensonge sortira-t-il encore de son «tarbouche»? Va-t-il encore nous ressasser ses balivernes de «bon voisinage»? Appellera-t-il encore au faux dialogue? Osera-t-il répondre à l’Algérie qui accuse, ouvertement, le Maroc d’Etat-terroriste?», demande le journal.
En clair, en Algérie, on s’attend à ce que le roi Mohammed VI réponde aux attaques de l’Algérie voisine. Pour faire monter la tension entre les deux pays dont le conflit inquiète la Planète entière ? Alors que l’ONU et même les pays arabes appellent à l’apaisement et au dialogue. Le moment est en effet bien choisi en Algérie pour exiger du «roitelet» Mohammed VI une réponse. Le monde entier a les yeux rivés sur le Maroc et son roi, dont le discours de ce jour est très attendu.