Marche en RDC : Lamuka réussit, Katanga reporte, Moïse Katumbi accuse


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Moïse Katumbi
Moïse Katumbi

Ce lundi apparaissait comme le jour de tous les dangers, puisque les leaders de la coalition Lamuka avaient décidé de braver les autorités pour maintenir la marche qu’ils avaient prévue. Finalement, il y a eu plus de peur que de mal. Toutefois, Moïse Katumbi, qui a reporté sa marche, prétend avoir évité le pire et accuse des personnes mal intentionnées.

La coalition Lamuka a tenu parole en descendant effectivement dans la rue, ce lundi, pour exprimer son désaccord au sujet de la nomination de Ronsard Malonda à la tête de la CENI. En dépit de l’interdiction formelle de toutes manifestations publiques dans tout le pays par les autorités. Si dans certaines localités comme Bandundu-ville (province du Kwilu), Kindu (province du Maniema), Baraka (province du Sud-Kivu), la marche a été étouffée par les forces de l’ordre, du côté de Kinshasa, elle a bel et bien eu lieu. Parmi les marcheurs, un des leaders de Lamuka, Jean-Pierre Bemba, chef du Mouvement de libération du Congo (MLC), le seul haut responsable de la coalition sorti pour participer aux manifestations.

Des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Kinshasa sous l’encadrement de la police. C’est seulement à Limete où les forces de l’ordre ont tenté d’arrêter la poursuite de la marche qu’il y a eu quelques affrontements et tirs de gaz lacrymogènes. Mais pas de blessés ni de morts dénombrés, contrairement au jeudi dernier et à ce que beaucoup craignaient.
Jean-Pierre Bemba peut donc s’extasier : « De manière pacifique, nous disons non à la désignation frauduleuse, non consensuelle et non transparente des animateurs de la Commission électorale nationale indépendante ». Pour l’opposant, le bilan de cette journée est globalement positif. « Je pense que le bilan est positif. Je n’ai pas entendu parler des blessés, de morts ou de pillages. Je m’en réjouis, et je remercie la population », a-t-il laissé entendre.

Du côté de Lumbubashi, au Katanga, Moïse Katumbi a tout simplement reporté la marche et s’explique à l’occasion d’un point de presse organisé ce jour même : « Il y a eu des gens qui s’arrangeaient pour perpétrer un massacre au niveau de notre marche, et la fondation katangaise est venue me prévenir du danger. Je suis un leader, je vois l’avenir de notre pays. On n’a pas besoin de morts dans notre pays. Les gens peuvent dire que Moïse Katumbi a eu peur de marcher, je n’ai pas peur de la mort, mais j’ai peur de faire tuer les autres ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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