Lors de ses vœux à la presse, ce mardi, le Premier ministre français Manuel Valls a rappelé les difficultés sociales qui persistent dans les banlieues françaises, allant jusqu’à évoquer le terme d' »apartheid ».
Le spectre des émeutes urbaines en 2005 plane toujours en France. Lors de ses vœux à la presse, ce mardi 20 janvier 2015, le Premier ministre français Manuel Valls a rappelé que les difficultés sociales persistent toujours dans les banlieues françaises, où vivent notamment de nombreuses populations originaires d’Afrique. Elles se sont d’autant plus révélées ces derniers jours après les différentes tueries terroristes que la France a connues, qui ont en tout fait 17 morts. « Ces derniers jours ont souligné beaucoup de maux qui rongent notre pays ou des défis que nous avons à relever. À cela, il faut ajouter toutes les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps et dont on parle peu (…) la relégation péri-urbaine, les ghettos, (…) un apartheid territorial, social, ethnique, qui s’est imposé à notre pays », a déclaré le Premier ministre.
Selon le Premier ministre français, « après on oublie, c’est ainsi… Les émeutes de 2005, qui aujourd’hui s’en rappelle et pourtant… Les stigmates sont toujours présents », ajoutant qu’à « la misère sociale s’additionnent les discriminations quotidiennes parce que l’on n’a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l’on est une femme ». «On n’a pas réglé les problèmes de fond », disait déjà Manuel Valls en 2009, rapporte Le Figaro.
« Dans certains endroits, on peut avoir le sentiment de vivre dans un apartheid »
Un discours qui n’est pas étonnant de la part du Premier ministre français qui avait largement mis l’accent sur les difficultés des banlieues lors des primaires avant l’élection présidentielle de 2012. En 2005 déjà, il faisait l’éloge de la discrimination positive afin de lutter contre « la ségrégation territoriale, sociale, ethnique voire religieuse qui s’aggrave. « J’ai même parfois parlé d’apartheid, car c’est vraiment le sentiment que l’on peut avoir dans certains endroits», disait-il dans son livre « La laïcité en face ».
Dans de nombreuses banlieues françaises, le niveau de chômage est beaucoup plus élevé que la moyenne nationale. De même que le taux d’échec scolaire des élèves. Certaines populations de ces zones vivent même parfois dans une grande misère. Bien que le système social français pour venir en aide aux plus démunis, soit l’un des plus sophistiqués et meilleurs au monde, les frustrations sociales persistent dans certaines parties du pays.