L’Algérie est secouée par une grande vague de grèves et de protestations ces derniers mois. La plus importante est sans doute celle liée à l’élection présidentielle prévue pour la date du 12 décembre prochain. Vendredi 6 décembre, les manifestations ont atteint leur pic.
Origine des troubles
La candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un 5ème mandat a déclenché en Algérie une vague de protestations qui dure maintenant depuis le mois de février. L’ancien Président âgé de 82 ans, actuellement malade, s’est vu violemment rejeté par la population après qu’il ait manifesté son désir de se représenter à l’élection présidentielle.
Il fut le premier du régime à tomber face à la pression de la population. Celle-ci ne s’est pas arrêtée là. Elle demande la chute de tout le régime considéré comme oppressif et despotique, d’où ces marches de protestation qui durent depuis 10 mois.
Les slogans de la marche
Le vendredi 6 décembre, une grande foule marchait dans les rues de la ville dans un mouvement inhabituel. Les marcheurs qui, d’habitude, parcouraient la rue Didouche Mourad, allant et venant entre la place Meissonnier et Audin, sont longtemps restés groupés en haut de la rue Victor Hugo.
De nombreux slogans sont scandés par la foule. Ils sont soit déclamés haut, soit écrits sur des banderoles et des affiches. On en distingue plusieurs catégories. Il y a ceux qui s’opposent au vote et ceux qui s’en prennent directement au régime en place. Ainsi, dans la première catégorie, on peut voir sur les écriteaux : « 12/12 la yadjouz ! » (Le scrutin du 12/12 est illicite), « Je ne voterai pas de cette façon », « Il y a le hirak, pas de vote », « Pas de vote cette année ».
La deuxième catégorie de messages s’est vue augmenter de niveau de violence à cause de Salah Eddine Dahmoune, ministre de l’Intérieur, qui a purement et simplement traité les opposants à l’élection de « traîtres », de « mercenaires » et « d’homosexuels ».
Du côté des candidats
Cinq principaux candidats ont émergé pour cette élection vivement contestée par le peuple. Ces candidats ont participé au débat télévisé organisé à cet effet pour présenter et défendre leurs différents programmes d’action. Il s’agit d’Ali Benflis, Azzedine Mihoubi, Abdelaziz Belaid, Abdelmajid Tebboune et Abdelkader Bengrina. Le débat a eu lieu ce même vendredi 6 décembre.
Les candidats ont, en 2 minutes chronométrées, répondu à une dizaine de questions relatives à la vie politique du pays. Finalement, ce n’était pas un débat, vu qu’il n’y a eu aucun échange entre les candidats. Ni débat contradictoire ni échange direct. Ces derniers ont tous affirmé être proches du « Hirak » (le mouvement de protestation) et le débat s’est terminé par trois minutes d’intervention, pour chacun des candidats, sur le sujet ayant trait aux aspirations du peuple algérien.