En cinq jours, au moins douze Guinéens ont trouvé la mort dans des manifestations de protestation contre les élections législatives du 30 juin, a annoncé lundi 27 mai le gouvernement. Depuis le début du conflit social, en mars, les heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont causé la mort de 50 personnes et ont fait 350 blessés.
Les heurts entre forces de l’ordre et manifestants, à Conakry la capitale de la Guinée, ont causé la mort d’au moins 12 personnes en cinq jours. C’est le porte-parole du gouvernement guinéen qui l’a annoncé lundi 27 mai s’appuyant sur les chiffres des autorités sanitaires et sécuritaires. Parmi les tués, sept manifestants ont été abattus par la police, rapporte LeMonde.fr.
L’opposition guinéenne manifeste depuis le mois de mars contre la tenue des élections législatives du 30 juin. Et pour cause, elle craint des fraudes. Les conditions ne sont pas, selon elle, réunies pour organiser le scrutin. Les manifestants dénoncent la partialité de la société sud-africaine, Waymark, de recensement des électeurs. Ils réclament ainsi le report du scrutin et la participation des Guinéens de l’étranger au vote.
La France mise en cause
Les Guinéens ont manifesté samedi 16 mars, à Paris, des Invalides à l’Assemblée nationale, pour interpeller les autorités françaises à la suite de la mort de sept manifestants tués par les forces de l’ordre à Conakry. Ils ont alors exhorté le président français François Hollande à intervenir afin de faire cesser la répression policière. En vain. D’où l’arrivée dimanche 26 mai à Paris de deux leaders de l’opposition guinéenne, en l’occurrence Cellou Dalein Diallo de l’UFDG et Lansana Kouyaté du PEDN. Ils doivent s’entretenir avec les responsables français au sujet des mouvements sociaux en Guinée.
L’opposition guinéenne dénote le silence de la Communauté internationale et la France est particulièrement mise en cause : « Chaque jour que Dieu fait, des personnes sont tuées en Guinée lors des manifestations politiques sans que la France, ni l’UE ou les Etats-Unis ne bronchent un mot. Ils ne font même pas un communiqué pour condamner les violences », s’est plaint un opposant à la politique du président guinéen Alpha Condé qui a requis l’anonymat.
Depuis le début du conflit social, en mars, les heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont, en effet, causé la mort de 50 personnes et ont fait 350 blessés.