Manifestation pro-palestinienne à Paris : 15000 personnes défilent pacifiquement


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(©Titouan Yhuel pour Afrik.com)

Près de 15 000 personnes, selon la préfecture de Paris, ont battu le pavé, ce mercredi, entre Denfert-Rochereau et les Invalides, contre les raids de l’armée israélienne sur la bande de Gaza qui ont fait plus de 630 morts et près de 10 000 déplacés.

Mea Culpa. Trois jours après les manifestations interdites de Sarcelles et de Barbès, qui ont donné lieu à des troubles, la préfecture de Paris a autorisé, ce mercredi à 18h30, la tenue d’une manifestation pro-palestinienne entre Denfert-Rochereau et les Invalides, à Paris. La manifestation, qui a rassemblé près de 15 000 personnes, a été organisée par le Collectif national pour une paix durable entre Palestiniens et Israéliens, qui regroupe plusieurs associations, syndicats et partis politiques, dont le NPA, seul parti à avoir maintenu son appel à manifester samedi 19 juillet à Paris, malgré l’interdiction.

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Cette manifestation s’est déroulée de manière pacifique. L’interdiction des précédentes manifestations n’était donc probablement pas pertinente. Exaspérés, des jeunes manifestants ne comprennent pas pourquoi des membres du gouvernement et des élus les taxent d’ « antisémites ». « Nous sommes réunis aujourd’hui pour crier notre colère contre Israël qui tue en toute impunité et Hollande qui s’est rendu complice des atrocités commises à Gaza », s’exclame une jeune manifestante, drapeau palestinien en main. « Comment pouvons-nous être antisémites alors que les manifestants d’origine arabe sont aussi sémites que les juifs séfarades », poursuit-elle.

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Au micro, les organisateurs sont fermes : « Pas question d’utiliser la Palestine pour véhiculer un message antisémite », lancent-ils. « Nous sommes tous des Palestiniens, des juifs, des chrétiens, des Français », ajoutent-ils.

Des politiques bravent l’ « interdit »

Plus loin devant, des manifestants appellent « Hollande (à la) démission », au beau milieu des drapeaux verts d’EELV et du PCF. Plusieurs personnalités politiques ont fait le déplacement, tels que le co-président du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, ou encore l’ex-ministre écologiste Dominique Voynet. Des députés socialistes ont eux aussi défilé, en dépit de l’appel lancé par le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Bruno Le Roux, qui avait conseillé aux parlementaires PS de ne pas participer au défilé, estimant que des groupes viennent pour « casser du juif, casser du socialiste ».

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Révolté, un manifestant, Julien, 31 ans, vêtu d’un keffieh palestinien noir et blanc, remarque qu’ « à chaque fois que l’on tente de dénoncer le génocide des Palestiniens, les médias et les politiques détournent l’attention en brandissant le spectre de l’antisémitisme et du trouble à l’ordre public ». Il rappelle que les responsables de la synagogue de la rue de la Roquette qui, selon les médias français, avait été prise pour cible par des manifestants lors de la première marche pro-palestinienne, dimanche 13 juillet, sont sortis de leur silence pour démentir toute attaque de la synagogue.

« A aucun moment, nous n’avons été physiquement en danger », a déclaré à I-télé le président de la synagogue Don Isaac Abravanel, Serge Benhaïm. Le tabloïd britannique The Daily Mail avait d’ailleurs rédigé un article dans lequel figurait une vidéo prouvant la culpabilité de la Ligue de défense juive (LDJ), une organisation classée « terroriste » aux Etats-Unis, dans l’éclatement des émeutes en marge de la manifestation du 13 juillet.

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Dans cette vidéo, il apparaît clairement que des dizaines de jeunes de la LDJ ont provoqué des manifestants avant de les entraîner vers la rue de la Roquette, où se trouvait cette synagogue dont une grande partie des manifestants ignoraient l’existence. On aperçoit que les membres de la LDJ, qui cassaient tout sur leur passage, trouvent ensuite refuge derrière les CRS après avoir violemment provoqué des manifestants et même des passants qui leur semblaient d’origine arabe.

Des militants juifs à la manifestation

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A l’arrière du cortège, des orthodoxes juifs ont défilé en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Le sionisme est l’opposé du judaisme ». Une bannière apparaît plus loin devant, il s’agit de l’Union juive française pour la paix qui milite pour la reconnaissance du droit du peuple palestinien à un Etat, pour le droit au retour des réfugiés palestiniens et pour le démantèlement des colonies en Cisjordanie. Sa vice-présidente, Michèle Sibony, était récemment intervenue sur LCI et sur France 3 pour dénoncer la prise de position du gouvernement français. « Il y a un seul pays au monde qui prétend interdire les manifestations de soutien à Gaza, c’est la France », avait-elle insisté. Elle a par ailleurs évoqué les violences et débordements orchestrés par la LDJ lors de la grande manifestation du dimanche 13 juillet.

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A 20h30, il n’y avait toujours aucun communiqué sur le nombre de participants. Mais alors que les premiers manifestants arrivaient aux Invalides, les derniers n’étaient qu’au niveau de Montparnasse. La mobilisation semblait donc être un succès. Elle s’est achevée, toujours dans le calme, sur des slogans appelant à la « résistance », ou d’autres encore : « Israël assassin », « Palestine vaincra », « nous sommes tous des Palestiniens »…

(©Titouan Yhuel pour Afrik.com)

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