La journée de ce samedi 27 avril 2024 n’a pas été de tout repos pour les responsables syndicaux organisateurs de la marche de protestation empêchée par la police béninoise. Il a fallu attendre tard dans la soirée pour que les personnes interpellées soient libérées.
La police béninoise a empêché, ce samedi 27 avril 2024, la tenue d’une marche de protestation organisée à Cotonou par les centrales syndicales contre la cherté de la vie. Très tôt dans la matinée, tous les accès au lieu de rassemblement des manifestants, la Bourse du travail, ont été bouclés. Les premiers regroupements de marcheurs furent dispersés par les hommes en uniforme faisant usage de gaz lacrymogènes. Dans la foulée, deux responsables syndicaux, des secrétaires généraux de centrales syndicales organisatrices de la marche, ont été interpellés. Il s’agit de Anselme Amoussou de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin) et de son collègue Moudassirou Bachabi de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB).
Une vingtaine de manifestants ont également été arrêtés et tous conduits au commissariat central de Cotonou. S’étant rendu au commissariat pour s’enquérir de la situation de ses collègues, Noël Chadaré, secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (COSI-Bénin), a été à son tour mis aux arrêts, portant à trois le nombre de secrétaires généraux interpellés. Au total, 29 personnes auraient été arrêtées.
Les syndicalistes interpellés libérés tard dans la soirée
L’interdiction de la marche et l’arrestation des manifestants et des leaders syndicaux ont suscité une levée de boucliers dans le monde syndical. Un communiqué a été rendu public pour appeler à la libération immédiate des personnes interpellées. « Les bureaux exécutifs nationaux des confédérations syndicales dénoncent l’acharnement du gouvernement contre les libertés syndicales et son intention de bâillonner les travailleurs. Ils exigent la libération immédiate et sans condition de tous les camarades arbitrairement arrêtés », lit-on dans le communiqué.
Les syndicats promettent, par ailleurs, « des journées mortes, des grèves sauvages, des manifestations publiques et autres » si toutes les personnes interpellées ne sont pas remises en liberté. Les partis d’opposition Les Démocrates et les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) ont également donné de la voix. Au plan régional, l’Organisation régionale africaine de la confédération syndicale internationale (CSI-Afrique) a saisi le Président Patrice Talon dans une correspondance officielle dans laquelle elle dénonce fermement la privation des libertés syndicales et appelle à une « libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées ». Ce sera chose faite dans la nuit du samedi où toutes les personnes interpellées ont été remises en liberté, aux environs de 22 heures heure locale.