Manifestation en Guinée : « La jeunesse ne veut plus d’une dictature ! »


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L’opposition guinéenne réunie au sein du collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) et du Club des républicains (CDR), a battu le pavé ce lundi pour exiger du gouvernement un dialogue politique en vue de l’organisation des élections législatives libres et transparentes.

De notre correspondant, à Conakry,

Les militants et sympathisants de l’opposition guinéenne sont sortis massivement pour répondre à l’appel des leaders du Collectif, de l’ADP et de la CDR. Ils étaient des milliers à braver le soleil pour rejoindre l’esplanade du Palais du peuple. Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Kassory Fofana du GPT, Mouctar Diallo des NFD, Boubacar Barry de l’ANR, Aboubacar Sylla de l’UFC sont entre autres les leaders politiques qui ont harangué la foule vers le palais du peuple. De l’aéroport international de Conakry où est prévu le point de ralliement de la marche jusqu’au Palais du peuple, il y avait une foule compacte qui accompagne les leaders. Les marcheurs ont occupés les deux voies de l’autoroute. Ils scandaient des slogans hostiles au pouvoir comme « Alpha zéro », « non à la dictature », « nous voulons des électives libres et transparentes ».

La marche a également eu lieu dans certaines villes de l’intérieur du pays comme à Labé, Mamou, Fria. Selon un communiqué du gouvernement, aucun incident n’a été enregistré. Il a fait cas d’un déploiement de 4000 agents de sécurité sur le terrain en vue de sécurité la marche de l’opposition.

De l’aéroport en passant par Dabondy, Bonfi, Carrière, le cortège des leaders n’a eu aucun d’incident, c’est au niveau de la Casse Madina, considérée comme le fief du pouvoir qu’il y a eu quelques échauffourées entre militants de l’opposition et ceux de la mouvance présidentielle. Ils se jetaient des cailloux. C’est grâce l’intervention rapide des forces de sécurité que le pire a été évité.

Conakry paralysé

Les activités ce lundi à Conakry étaient au ralenti. La presque totalité des magasins et boutiques sont restés fermés. De même pour le plus grand marché de la capitale. La circulation aussi était fluide contrairement aux autres jours. Par contre, les services publics étaient ouverts. Au centre administratif de Kaloum, les citoyens vaguaient tranquillement à leurs activités. Les banques et les stations services ont été ouvertes.

Pour les opposants, cette marche d’aujourd’hui n’est qu’un avant-goût. Ils entendent battre le pavé la semaine prochaine si leurs deux points de revendications ne sont pas satisfaits à savoir : le départ de la société sud-africaine, Waymark qui s’occupe de la révision de la liste électorale et le vote des guinéens de l’étranger. « Nous avons de quoi nous réjouir aujourd’hui. Vous avez envoyé un message à monsieur Alpha Condé.

Le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, estime que « la manifestation d’aujourd’hui a été suivie sur l’ensemble du territoire national. Ce n’est qu’un test ». Selon lui, « nous n’avons pas fait une manifestation depuis septembre parce que nous avions confiance en la CENI et nous pensions que monsieur Alpha Condé allait reprendre le chemin du dialogue. La mobilisation a été totale sur l’ensemble du territoire. Je pense que Alpha Condé comprendra que la jeunesse ne veut plus de dictature et d’exclusion. (…) Nous voulons un pouvoir qui cultive la fraternité ». « Nous ne voulons pas que notre pays soit divisé. Nous voulons que monsieur Alpha Condé respecte la Constitution. Il a prêté serment de la respecter et de la faire respecter. (…) Si monsieur Alpha Condé s’obstine, on demandera son départ ».

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