La Mauritanie vient encore d’administrer une bonne leçon de démocratie à ses voisins dont le Sénégal, en permettant aux dockers de manifester devant le palais présidentiel. Sous d’autres cieux, il n’est pas évident que les initiateurs d’un tel événement, puissent rentrer libres chez eux
Les dockers de Mauritanie ont manifesté, le mercredi 5 février 2020, devant le palais présidentiel, à Nouakchott. Le cas est isolé et mérite d’être relaté. Pour la simple raison que sous d’autres cieux, les manifestants ou certains d’entre eux pourraient se retrouver derrière les barreaux. Mais devant le palais présidentiel de Mohamed Ould Ghazouani, la manifestation s’est tenue sans anicroches.
Les dockers réclament leur recrutement officiel par le port autonome de Nouakchott, dit Port de l’Amitié (PANPA). Le porte-parole des manifestants a indexé le pouvoir, par rapport à la non-mise en application de l’accord signé entre les travailleurs et le gouvernement. Et de ce point de vue, il a lancé un appel pour que le président de la République mauritanienne, Mohamed Ould Ghazouani, intervienne personnellement pour trouver une solution définitive à ce dossier d’autant plus que le nombre de dockers à prendre à charge ne dépasse pas les 2.500.
Les dockers sont d’ailleurs en grève depuis deux jours et ont exprimé leur détermination à poursuivre la lutte, jusqu’à la satisfaction de leurs doléances. « Le Président s’est engagé à résoudre les problèmes des citoyens et nous espérons que cela inclut ceux des porteurs », a notamment déclaré leur porte-parole. Au-delà de toutes ces considérations, force est de reconnaître qu’en autorisant la manifestation devant le palais, la Mauritanie vient de donner une nouvelle leçon de démocratie au Sénégal, où le même geste a entraîné une peine d’emprisonnement ferme.
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