Environ 200 personnes, dont l’ancien ministre nigérien du Tourisme, Rissa Ag Boula, ont participé samedi sur la Place du Trocadéro à Paris à une manifestation destinée à protester contre « la marginalisation des Touaregs au Mali et au Niger ».
« Halte à la marginalisation du peuple touareg par les Etats du Mali et du Niger », « France-Areva: Uranium contre les Touaregs », indiquaient certaines banderoles brandies par les manifestants sur fond de musique et de danses traditionnelles touarègues.
Plusieurs responsables du Mouvement nigérien pour la justice (MNJ, rébellion), dont son secrétaire aux Relations extérieures, Moussa Koacen Maïga, étaient présents à la manifestation organisée avec le soutien du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP-France).
Selon Thomas Fortuné dit Dam-Das, un de ses organisateurs, la manifestation vise essentiellement à sensibiliser l’opinion française sur la situation créée au Niger et au Mali par les affrontements entre les armées régulières des deux pays et les rebelles touaregs.
« Nous sommes venus ici sensibiliser l’opinion française qui est peu informée de ce qui se passe au Nord-Niger et au Nord-Mali. Pour le Nord-Niger, il s’agit d’une situation qui intéresse aussi la France puisque l’essentiel de l’énergie produite en France est fournie par l’uranium nigérien », a-t-il déclaré à la PANA.
Pour M. Fortuné, le choix du 15 décembre pour la tenue de la manifestation vise également à honorer la mémoire de Mano Dayak, une figure emblématique de la rébellion touarègue nigérienne décédée en décembre 1995 dans un accident d’avion.
Depuis le mois de février, le Nord du Niger est le théâtre d’affrontements réguliers entre l’armée nigérienne et rebelles du MNJ qui revendiquent entre autres une meilleure représentation de la communauté touarègue dans les institutions nationales.
Le Nord du Mali connaît une situation quasi-identique en raison de la dénonciation de l’accord d’Alger par un des chefs rebelles Ibrahim Ag Bahanga dont les troupes ont attaqué plusieurs positions de l’armée régulière malienne, prenant en otage des civils et des militaires.