Manifestation à Paris pour protester contre l’arrestation d’un réfugié libyen


Lecture 3 min.
manifestations_refugie1.jpg

Une manifestation s’est tenue, ce jeudi soir, devant le commissariat de police du 19ème arrondissement de Paris pour réclamer la libération du leader du collectif La Chapelle en lutte, le réfugié libyen Yacoub. Ce dernier et trois autres soutiens du collectif qui vient en aide aux réfugiés ont été interpellés, mercredi soir, après être venu en aide à une quarantaine de migrants en grève de la faim pour contester contre leurs conditions d’accueil déplorables dans un centre d’hébergement parisien.

A Paris,

« Libérez nos camarades ! », « Solidarité avec les migrants ! » « Partout la police mais jamais de justice ! » Tels sont les slogans scandés par plusieurs dizaines de membre du collectif La Chapelle en lutte devant le commissariat de police du 19ème arrondissement de Paris. Les manifestants ne cachent pas leur colère après l’arrestation, mercredi soir, de leurs autres camarades, dont le réfugié libyen Yacoub, l’un des leaders des nombreux migrants toujours en quête de logement après avoir dormi plusieurs mois dans les rues de la capitale française. Les motifs de leur arrestation sont encore floues. Ils auraient été arrêtés, selon plusieurs membres du collectif, pour avoir soutenu l’occupation d’un centre d’hébergement du 14ème arrondissement de Paris par une quarantaine de migrants en grève de la faim qui contestaient contre leurs mauvaises conditions d’accueil. Ils ont été mis en garde à vue après l’intervention de la police.

manifestations_refugie1.jpg

« C’est inadmissible ce qui se passe en France avec les réfugiés ! J’ai une grande colère intérieure ! », s’écrie Sara. Cette mère de famille du 18ème arrondissement, qui a tenu à être présente pour soutenir ses camarades, accompagnent elle aussi les réfugiés depuis leur arrivée à Pajol, près de son quartier. « Ce qui se passe actuellement ne grandit pas la France, on doit accueillir comme il le faut ces réfugiés, et leur donner le droit d’asile. C’est inadmissible qu’il y en ait toujours qui dorment dehors », fustige-t-elle. Rejoins par Lynies, jeune homme arborant fièrement ses cheveux bouclés, et particulièrement inquiet pour Yacoub. « Que les trois autres soient arrêtés n’est pas vraiment le problème mais c’est Yacoub qui est actuellement en situation irrégulière qui risque gros. S’il est mis en examen il ne pourra jamais être régularisé », rouspète-t-il, inquiet.

manifestations_refugie3.jpg

« Je ne comprends pas la France. Tout est toujours compliqué ici », déplore Mohamed, l’air dépité, arborant une casquette, réfugié libyen venu également pour soutenir son compatriote Yacoub, qu’il connait bien. « J’en suis sûr qu’ils vont tous finir par être libérés. J’ai bon espoir, vous allez voir, ça finira par bien se terminer », assure pour sa part Hervé, qui soutient aussi les migrants depuis le début de leur arrivée en France. Pour lui, « même Yacoub sera mis hors de cause car lui n’était là qu’en tant qu’interprète pour traduire les requêtes des migrants en grève de la faim ».

La garde à vue de leurs camarades devrait durer jusqu’à vendredi. Soit en tout 48 heures. A l’heure actuelle, personne ne sait ce qu’il adviendra du réfugié Yacoub, qui fait l’objet de toutes les préoccupations…

Lire aussi :

 Réfugiés en France : « On nous traite comme des animaux ! »

 La vie s’organise au collège de Paris transformé en un gigantesque camp de réfugiés !

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News